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| Diodore de Sicile - les Gaulois. | |
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Sparadrap Edile
Nombre de messages : 200 Age : 37 Localisation : Roazhon -Breizh Date d'inscription : 23/07/2010
| Sujet: Diodore de Sicile - les Gaulois. Lun 1 Nov 2010 - 12:57 | |
| Voici un petit passage de Diodore sur les Gaulois et leurs coutumes. Je trouvais ça sympa donc voila ^^ Tiré du TOME PREMIER : LIVRE V. Vous avez le lien en bas. - Spoiler:
XX. Moeurs et coutumes des Gaulois par rapport à la guerre.
TOUS les Gaulois sont d'une grande taille. Ils ont la peau fraîche et extrêmement blanche. Leurs cheveux sont naturellement roux, et ils usent encore d'artifice pour fortifier cette couleur. Ils les lavent fréquemment avec de l'eau de chaux et ils les rendent aussi plus luisants en les retirant sur le sommet de la tête et sur les tempes de sorte qu'ils ont vraiment l'air de satyres et d'aegipans. Enfin leurs cheveux s'épaississent tellement qu'ils ressemblent aux crins des chevaux. Quelques‑uns se rasent la barbe, et d'autres la portent médiocrement longue, mais les nobles se rasent les joues et portent néanmoins des moustaches qui leur couvrent toute la bouche. Aussi, il leur arrive souvent que lorsqu'ils mangent, leur viande s'embarrasse dans leurs moustaches, et lorsqu'ils boivent, elles leur servent comme de tamis pour filtrer leur boisson. Ils ne prennent point leurs repas assis sur des chaises, mais ils se couchent par terre sur des couvertures de peaux de loups et de chiens et ils sont servis par leurs enfants de l'un et de l'autre sexe qui sont encore dans la première jeunesse. Á côté d'eux sont de grands feux garnis de chaudières et de broches où ils font cuire de gros quartiers de viandes. On a coutume d'en offrir les meilleurs morceaux à ceux qui se sont distingués par leur bravoure. C'est ainsi que chez Homère, les héros de l'armée grecque récompensent Ajax qui s'étant battu seul contre Hector, l'avait vaincu. Ils invitent les étrangers à leurs festins et à la fin du repas, ils les interrogent sur ce qu'ils font et sur ce qu'ils viennent faire. Souvent, leurs propos de table font naître des sujets de querelles, et le mépris qu'ils ont pour la vie, est cause qu'ils ne se font point une affaire de s'appeler en duel. Car ils ont fait prévaloir chez eux l'opinion de Pythagore qui veut que les âmes des hommes soient immortelles, et qu'après un certain nombre d'années, elles reviennent animer d'autres corps. C'est pourquoi, lorsqu'ils brûlent leurs morts, ils adressent à leurs amis et à leurs parents défunts des lettres qu'ils jettent dans le bûcher, comme s'ils devaient les recevoir et les lire. Dans les voyages et dans les batailles, ils se servent de chariots à deux chevaux, où monte un cocher pour le conduire, outre l'homme qui doit combattre. Ils s'adressent ordinairement aux gens de cheval, en les attaquant avec ces traits qu'ils appellent saunies, et descendent ensuite, pour se battre avec l'épée. Quelques‑uns d'entre eux bravent la mort jusqu'au point de se jeter dans la mêlée, n'ayant qu'une ceinture autour du corps et étant du reste entièrement nus. Ils mènent avec eux à la guerre des serviteurs de condition libre, mais pauvres, qui dans les batailles conduisent leurs chariots et leur servent de gardes. Les Gaulois ont coutume, avant que de livrer bataille, de courir à la rencontre de l'armée ennemie, dont ils défient les plus apparents à un combat singulier, en branlant leurs armes et en tâchant de leur inspirer de la frayeur. Si quelqu'un accepte le défi, alors ils commencent à vanter la gloire de leurs ancêtres et leurs propres vertus. Au contraire, ils abaissent tant qu'ils peuvent celle de leurs adversaires et ils trouvent effectivement le moyen d'affaiblir le courage de leur ennemi. Ils pendent au col de leurs chevaux les têtes des soldats qu'ils ont tués à la guerre. Leurs serviteurs portent devant eux les dépouilles encore toutes couvertes du sang des ennemis qu'ils ont défaits, et ils les suivent en chantant des chants de joie et de triomphe. Ils attachent ces trophées aux portes de leurs maisons, comme ils le font à l'égard des bêtes féroces qu'ils ont prises à la chasse, mais pour les têtes des plus fameux capitaines qu'ils ont tués à la guerre, ils les frottent d'huile de cèdre et les conservent soigneusement dans des caisses. Ils se glorifient aux yeux des étrangers à qui ils les montrent avec ostentation de ce que ni eux ni aucun de leurs ancêtres n'ont voulu changer contre des trésors ces monuments de leurs victoires. On dit qu'il y en a eu quelques‑uns, qui par une obstination barbare, ont refusé de les rendre à ceux-mêmes qui leur en offraient le poids en or. Mais si d'un côté, une âme généreuse ne met point à prix d'argent les marques de sa gloire, de l'autre, il est contre l'humanité de faire la guerre à des ennemis morts. Les Gaulois portent des habits très singuliers, comme des tuniques peintes de toutes sortes de couleurs et des hauts-de-chausses qu'ils appellent bracques. Par-dessus leur tunique, ils mettent une casaque d'une étoffe rayée ou divisée en petits carreaux, épaisse en hiver et légère en été, et ils l'attachent avec des agrafes. Leurs armes sont des boucliers aussi hauts qu'un homme et qui ont toutes leur forme particulière. Comme ils en font non seulement une défense, mais encore un ornement, on y voit des figures d'airain en bosse qui représentent quelques animaux et sont travaillées avec beaucoup d'art. Leurs casques, faits du même métal, sont surmontés par de grands panaches afin d'en imposer davantage à ceux qui les regardent. Les uns font mettre sur ces casques de vraies cornes d'animaux, et d'autres des têtes d'oiseaux ou de bêtes à quatre pieds. Ils se servent de trompettes qui rendent un son barbare et singulier, mais convenable à la guerre. La plupart d'entre eux ont des cuirasses composées de chaînes de fer, mais quelques‑uns, contents des seuls avantages qu'ils ont reçus de la nature, combattent tout à fait nus. Ils portent de longues épées qui leur pendent sur la cuisse droite par des chaînes de fer ou d'airain. Quelques‑uns ont cependant des baudriers d'or ou d'argent. Ils se servent aussi de certaines piques qu'ils appellent lances, dont le fer a une coudée ou plus de longueur et deux palmes de largeur. Leurs saunies ne sont guère moins grandes que nos épées, mais elles sont bien plus pointues. Entre ces saunies, les unes sont droites et les autres ont différents contours, de telle sorte que dans le même coup, non seulement elles coupent les chairs, mais aussi elles les hachent, et enfin, on ne les retire du corps qu'en augmentant considérablement la plaie.
Moeurs et coutumes des Gaulois entr'eux en temps de paix.
EN GÉNÉRAL, les Gaulois sont terribles à voir. Ils ont la voix grosse et rude, ils parlent peu dans les compagnies et toujours fort obscurément, affectant de laisser à deviner une partie des choses qu'ils veulent dire. L'hyperbole est la figure qu'ils emploient le plus souvent, soit pour s'exalter eux‑mêmes, soit pour rabaisser leurs adversaires. Leur son de voix est menaçant et fier, et ils aiment dans leurs discours l'enflure et l'exagération qui va jusqu'au tragique. Ils sont cependant spirituels et capables de toute érudition. Leurs poètes, qu'ils appellent bardes, s'occupent à composer des poèmes propres à leur musique, et ce sont eux‑mêmes qui chantent, sur des instruments presque semblables à nos lyres, des louanges pour les uns et des invectives contre les autres. Ils ont aussi chez eux des philosophes et des théologiens appelés Saronides, pour lesquels ils sont remplis de vénération. Ils estiment fort ceux qui découvrent l'avenir, soit par le vol des oiseaux, soit par l'inspection des entrailles des victimes, et tout le peuple leur obéit aveuglément. La manière dont ils prédisent les grands événements est étrange et incroyable. Ils immolent un homme à qui ils donnent un grand coup d'épée au‑dessus du diaphragme. Ils observent ensuite la posture dans laquelle cet homme tombe, ses différentes convulsions et la manière dont le sang coule hors de son corps, en suivant sur toutes ces circonstances les règles que leurs ancêtres leur en ont laissées. C'est une coutume établie parmi eux, que personne ne sacrifie sans un philosophe, car persuadés que ces sortes d'hommes connaissent parfaitement la nature divine et qu'ils entrent pour ainsi dire en communication de ses secrets, ils pensent que c'est par leur ministère qu'ils doivent rendre leurs actions de grâces aux dieux, leur demander les biens qu'ils désirent. Ces philosophes, de même que les poètes, ont un grand crédit parmi les Gaulois, dans les affaires de la paix et dans celles de la guerre, et ils sont également estimés des nations alliées et des nations ennemies. Il arrive souvent que lorsque deux armées sont prêtes d'en venir aux mains, ces philosophes se jetant tout à coup au milieu des piques et des épées nues, les combattants apaisent aussitôt leur fureur comme par enchantement, et mettent les armes bas. C'est ainsi que même parmi les peuples les plus barbares, la sagesse l'emporte sur la colère, et les muses sur le dieu Mars. http://remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/livre5.htm | |
| | | Paedric Censeur
Nombre de messages : 3600 Age : 32 Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Diodore de Sicile - les Gaulois. Lun 1 Nov 2010 - 14:35 | |
| Intéressant. Mais il y a un truc qui semble bizarre. - Citation :
- adressent à leurs amis et à leurs parents défunts des lettres qu'ils jettent dans le bûcher, comme s'ils devaient les recevoir et les lire.
Je croyais que les gaulois n'avaient pas l'écriture; quelqu'un en sait plus là-dessus? | |
| | | Arkantos Censeur
Nombre de messages : 2927 Age : 31 Localisation : Frans-Vloandern Date d'inscription : 22/10/2008
| Sujet: Re: Diodore de Sicile - les Gaulois. Lun 1 Nov 2010 - 14:59 | |
| Moi je pense que les Gaulois avaient l'écriture. Dans mon vieux manuel de Latin il y avait un chapitre parlant des Gaulois, et il y avait des illustrations de vase Gaulois avec des écriteaux dessus. Les écrits en question ne semblait pas être latin. D'ailleurs leurs cultures étaient avant tout oral, c'est pour ça que leurs écrits sont pas très célèbre. | |
| | | Sparadrap Edile
Nombre de messages : 200 Age : 37 Localisation : Roazhon -Breizh Date d'inscription : 23/07/2010
| Sujet: Re: Diodore de Sicile - les Gaulois. Lun 1 Nov 2010 - 15:51 | |
| Bon j'ai eu du mal à retrouver ça, enfin voila dans la préface du livre de Jules César - " Guerre des Gaules", l'auteur nous apprend :
"les druides employaient l'alphabet grec, les helvètes aussi pour tenir les compte de leurs effectifs... la langue plutôt que l'alphabet ? à moins qu'il n'ait eu, comme l'indique Don Cassius, un code secret pour écrire à son frère sans être compris par des Gaulois ( qui eussent donc déchiffré les lettres latines !). ..
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| | | Temudhun Khan Sénateur
Nombre de messages : 6946 Age : 36 Localisation : Quelque part entre ici et là-bas (mais plus près d'ici) Date d'inscription : 05/11/2007
| Sujet: Re: Diodore de Sicile - les Gaulois. Lun 1 Nov 2010 - 16:02 | |
| J'ai toujours entendu dire que l'écriture était frappée d'interdit religieux chez les Gaulois, mais que les druides avaient des ogames (par contre je ne sais pas en quoi ça consiste). | |
| | | Paedric Censeur
Nombre de messages : 3600 Age : 32 Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Diodore de Sicile - les Gaulois. Lun 1 Nov 2010 - 16:15 | |
| Après quelques recherches, il semblerait que l'interdit pour l'écriture se limitait aux textes religieux. Le document gaulois le mieux conservait est un calendrier, et des épitaphes, voir mêmes des publicités de l'époque auraient été retrouvé. Par contre, il n'y avait pas d'alphabet gaulois, ils utilisaient donc soit l'alphabet étrusque, soit grec, et plus tard le latin.
Pour les oghames, il semblerait que cela ne soit que pour la Grande Bretagne, et pas pour la Gaule, mais je ne sais pas ce que c'est. | |
| | | Arkantos Censeur
Nombre de messages : 2927 Age : 31 Localisation : Frans-Vloandern Date d'inscription : 22/10/2008
| Sujet: Re: Diodore de Sicile - les Gaulois. Lun 1 Nov 2010 - 16:17 | |
| Au passage, les vases Gaulois en question, il y avait écrit un truc du genre "pour boire" ou "à boire" si je m'en souviens bien. | |
| | | Lord Amiral Nelson Questeur
Nombre de messages : 108 Age : 27 Date d'inscription : 24/11/2010
| Sujet: Re: Diodore de Sicile - les Gaulois. Lun 3 Jan 2011 - 17:38 | |
| - Sparadrap a écrit:
- Bon j'ai eu du mal à retrouver ça, enfin voila dans la préface du livre de Jules César - " Guerre des Gaules", l'auteur nous apprend :
"les druides employaient l'alphabet grec, les helvètes aussi pour tenir les compte de leurs effectifs... la langue plutôt que l'alphabet ? à moins qu'il n'ait eu, comme l'indique Don Cassius, un code secret pour écrire à son frère sans être compris par des Gaulois ( qui eussent donc déchiffré les lettres latines !). .. D'ailleurs, pour lire le livre "La guerre des Gaules" et bien d'autres, il y a ce site : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/caes/BGII.html | |
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