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 L'empire ottoman aux XVIe- XVIIe s

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MessageSujet: L'empire ottoman aux XVIe- XVIIe s   L'empire ottoman aux XVIe- XVIIe s Icon_minitimeMar 1 Fév 2011 - 19:16

Au moment où commence ce siècle, l'empire ottoman est déjà une redoutable puissance depuis longtemps. Les turcs de la tribu d'Osman ont progressivement étendu leur territoire des deux côtés de la mer Egée. LEs coups d'arrêt subit ponctuellement en Serbie ou devant Constantinople n'ont guère posé problème et seul la menace de Tamerlan, qui inflige à Ankara la plus grande défaite de l'empire ottoman avant Lépante, a réellement mis l'empire en péril. Vain espoir, pour la chrétienté : l'empire de Tamerlan s'est effondré peu après sa propre mort et ses héritiers se sont tournés vers l'est et la riche Inde (cf. Inde moghole). En 1453, le sultan Mehmet II peut donc prendre Constantinople l'assiégée, qui compte moins de 40 000 habitants désormais mais qui se battent avec acharnement. Par une politique de repeuplement brutale (incluant des déportations), les ottomans vont refaire de la seconde Rome, désormais appelée Istanbul, une immense ville : 200 000 habitants en 1500 (autant que Paris à la même époque), 600 000 en 1550 ( Paris à la même époque en est à 280 000), selon le modèle musulman traditionnel : concentration extrême (là où le tissue urbain européen est plus diffus mais aussi plus présent).

Tout d'abord une carte des expansions successives de l'empire :

L'empire ottoman aux XVIe- XVIIe s Carte-ottoman

Cela nous donne une idée assez claire de l'ampleur des conquêtes ottomanes. A la manière de l'empire romain, les victoires successives alimentent l'économie de l'empire, et ne s'arrêtent donc pas jusqu'à la fin du XVIe s.


I Evenements historiques
Selim Ier est le premier grand souverain du XVIe s doré. Il conquiert le proche-orient, l'Egypte et l'Algérie, mais surtout les lieux saints de l'Islam sur la côte occidentale de la péninsule arabique, ce qui lui permet de revendiquer le titre de "commandeur des croyants". Le sultan ottoman est désormais aussi appelé le Calife. Mais Selim meurt mystérieusement en 1520. Son successeur est Soliman, que l'on appellera le législateur en Turquie, ou le magnifique en occident. Le jeune homme est alors fasciné par la renommée d'Alexandre le Grand ou de César, mais lui dispose d'un avantage : il a déjà son empire, reste à l'agrandir.


L'empire ottoman aux XVIe- XVIIe s 220px-EmperorSuleiman

Soliman le magnifique

Soliman accomplit sa première conquête en 1521 lorsqu'il prend Belgrade. En 1522, à la tête de 100 000 hommes et 400 navires, Soliman prend Rhodes aux chevaliers hospitaliers. La guerre reprend ensuite en Europe centrale. La campagne de Soliman est fulgurante : en 1526, à la tête de 55 000 hommes, l'Ottoman bat le Roi hongrois Louis II (qui est tué) à Mohacs. La Hongrie s'effondre suite à cette perte. Soliman parvient même à prendre Buda aux impériaux de Charles Quint et de Ferdinand et se retrouve dès 1529 aux portes de Vienne qu'il assiège avec 120 000 hommes. Mais contre toute attente, la garnison de 23 000 hommes, abandonnée par le saint-empereur, résiste à tous les assauts ottomans, si bien que ces derniers doivent finalement lever le siège. C'est la première défaite de Soliman due autant au courage des Viennois qu'à l'extension trop importante de ses propres lignes de ravitaillement. En 1532, une nouvelle campagne contre la ville autrichienne se solde par un échec : le sultan n'a tout simplement pas cru bon d'assiéger la ville, d'autant que Charles Quint a cette fois-ci réagit en menant 40 000 hommes au combat. En réalité, le face à face entre les Ottomans et les Habsbourgs est surestimé, surtout sur le front européen. Certes, Charles dispose d'une armée de 150 000 hommes, mais il la disperse dans son empire et se bat trop souvent contre les Français (surtout) et d'autres ennemis (notamment les protestants) pour réellement prendre au sérieux la lutte avec Soliman. La plupart du temps, les allemands et les Hongrois, avec Maximilien à leurs têtes (qui remplace son frère) doivent le plus souvent se défendre seuls. On a beaucoup parlé des liens privilégiés entre la France et l'empire ottoman : bien que réels, ils ne produisent guère d'effets militaires : François Ier se rétracte souvent, au gré de ses propres traités de paix avec l'empereur.

Les années 1530 sont surtout dévolues à la guerre contre l'empire perse des Séfévides, à l'autre extrémité de l'empire. Elle se solde par une victoire ottomane, et Soliman se permet même un superbe entrée dans Bagdad en 1535. La perse séfévide, empire musulman le plus brillant culturellement, ne fait en réalité pas le poids face à la force des ottomans. Mais ceux-ci sont une nouvelle fois défiés par les impériaux (au sens "membres de l'empire de charles quint" et non "saint-empire", cela inclut donc espagnols -qui sont la force dominante au sein de l'empire - italiens et flamands) puisque la même année, Charles quint prend Tunis à la tête de 60 000 hommes. Une nouvelle fois, soliman se ligue avec la France, et il écrase la flotte de la sainte ligue (Empire carolin + venise + Gênes + Etats pontificaux) lors de la nataille navale de Préveza au large de la Grèce. Dans le même temps, l'activité des pirates barbaresques en méditerranée occidentale s'intensifie, si bien que l'empire ottoman semble prendre le dessus dans ce front sud. Et en 1540, il reprend la guerre sur le front centre-européen, cette fois-ci contre les forces combinées de Charles Quint et Ferdinand. Les ottomans repoussent une tentative impériale sur Buda, et se contentent de prendre quelques forteresses avant d'obtenir la renonciation au trône hongrois de Ferdinand. Charles Quint, dont les ressources sont épuisées (tout comme celles de son ennemi) par les différentes guerres, ne peut qu'accepter ce traité quelques peu humiliant pour les Habsbourgs. Mais d'une manière générale, la guerre en europe centrale a atteint un équilibre depuis les conquêtes des années 1520 et ni l'empereur chrétien ni le Calife musulman ne peuvent y lancer l'ensemble de leurs forces. En 1543, Nice est prise par une flotte combinée de navires français et barbaresques.

En 1548-49, nouvelle campagne contre les perses. Soliman y met fin rapidement, non sans avoir gagné quelques places dans le Caucase. Dans le même temps, il s'engage dans une lutte avec les Portugais dans l'océan indien, qui donne peu de résultats à part la prise d'Aceh au Yémen. Les Portugais repoussent tous les autres assauts. Les Ottomans lancent leur troisième et dernière campagne contre les perses en 1553, où ils alternent entre défaites et victoires. Aucun résultat significatif au final. En 1565, le sultan mène une campagne très connue contre les hospitaliers à Malte. Le siège de Malte dure de mai au 11 septembre de cette année et voit s'opposer 50 000 ottomans et 6100 hospitaliers. Malgré l'avantage écrasant des premiers, ce sont bien les hospitaliers qui remportent la victoire, forçant les ottomans à lever le siège. Cette défaite a un retentissement énorme en occident.

Soliman meurt l'année suivante, alors qu'il s'apprêtait à lancer une nouvelle campagne en Hongrie. Voici l'empire à sa mort :

L'empire ottoman aux XVIe- XVIIe s Carte

Il est à son apogée et compte 15 millions d'habitants (soit presque autant que la france, peuplée de 18 millions d'habitants) selon Kinross, 35 millions (soit quasiment deux fois plus que la France) selon une autre source. Mais les successeurs du magnifiques sont bien moins impressionnants. En effet, Selim II dit l'ivrogne, se révèle un médiocre sultan, se reposant souvent sur l'avis de ses conseillers et laissant les pouvoirs aux grands vizirs.

C'est dans ce contexte qu'a lieu le choc de Lépante en 1571 : 251 navires ottomans affrontent 208 navires de la sainte ligue, plus lourdement armés, commandés par l'espagnol Don Juan d'Autriche. C'est une défaite écrasante pour les ottomans : 187 navires perdus (50 coulés, 137 capturés) contre 17 pour la ligue. C'est un traumatisme inouï mais le grand vizir Sokollu Mehmed Paşa réagit avec énergie et parvient, dans un effort impressionnant, à rebâtir une immense flotte. Dans le même temps, la sainte ligue se délite, et les Vénitiens sont abandonnés des espagnols. Ainsi, en 1573, ils parviennent à prendre Chypre aux vénitiens et à reprendre la Tunisie aux espagnols. Mais ces modestes succès masquent mal le déclin relatif de l'empire, qui ne s'étend plus. Ce sont aussi les dernières victoires significatives de la marine ottomane. Et un équilibre s'installe : à l'Espagne l'ouest de la méditerranée, à l'empire ottoman l'est. Seulement, tandis que l'Espagne poursuit sa création d'un empire mondial (mais en ayant des difficultés en Europe), l'empire ottoman semble stagner. Par ailleurs, il lance quelques offensives contre la Russie tsariste, qui sont globalement des échecs. Entre 1593 et 1606, l'empire affronte ses ennemis Habsbourgs à nouveau. Uniquement les Habsbourgs d'Allemagne toutefois, mais soutenus par l'ensemble du saint-empire, les Habsbourgs d'Espagne ne s'impliquant pas dans le conflit, qui se solde par une sorte de match nul, une nouvelle fois. En revanche, les ottomans remportent une nouvelle victoire contre les Séfévides en 1590 après douze années de guerre.

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Lépante

On note toutefois les premiers signes inquiétants : les armées ottomanes semblent désormais dépassées par les nouvelles tactiques européennes, qui accordent de plus en plus d'importance aux piques mais surtout aux armes à feu. Afin de ne pas être décrochés, les ottomans augmentent sensiblement le recrutement de leurs armées, y compris le corps des janissaires hautement dangereux, ce qui a pour un effet une baisse globale de leur efficacité voire même un certain relâchement dans leur discipline. LE début du XVIIe s est d'ailleurs marqué par des révoltes en Anatolie. Et en 1620-21, les guerres reprennent, cette fois-ci avec un nouvel adversaire... L'union lituano-polonaise est la puissance dominante en Europe centrale et orientale à cette époque, et elle occupe un territoire conséquent (pologne, Lituanie, Biélorussie, Estonie et Ukraine actuelles) et a une population respectable d'environ 10 millions. Surtout, elle dispose d'une armée relativement peu nombreuse mais extrêmement efficace avec pour fer de lance les fameux hussards polonais. Au XVIe s, cette puissance a joué de façon prudente en ménageant les Ottomans, mais ceux-ci affaiblis, rien ne s'oppose plus à une guerre. La première guerre entre polonais et ottomans s'achève en 1621 par un statu quo, la Pologne renonçant à la Moldavie.

Hussards polonais (désormais, on pense que les ailes ne servaient en fait que lors des parades et cérémonies) :
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.
Le deuxième affrontement, en 1633-34, se solde à nouveau par des résultats peu décisifs mais elle confirme la force de l'union lituano-polonaise : celle-ci, victorieuse de la Russie s'est rapidement tournée vers les ottomans au point de les impressionner. D'autant qu'une nouvelle fois, ces derniers sont -depuis 1623 - engagés dans une guerre contre les Séfévides, plus longue cette fois. Elle se solde encore pas une victoire, mais pas avant 1639.

Mais, l'empire ottoman semble décadent : son économie stagne, son pouvoir n'est plus aussi souverain et il ne s'étend plus. La période de 1648 à 1656 est appelée le sultanat des femmes. En effet, les femmes et concubines du harem impérial, à cette époque, ont le contrôle de l'empire par leur influence sur le sultan. Les querelles de palais se multiplient. A partir de 1656 et jusqu'en 1703, c'est la période des Köprülü du nom de la famille de grands Vizirs qui détiennent alors le pouvoir effectif. L'armée ottomane est elle-même en recul. Cela ne l'empêche pas de remporter une autre guerre contre la Pologne (1672-1676) et de prendre une partie de l'Ukraine, mais c'est un piètre succès, et surtout temporaire. En effet, en 1683, les Ottomans subissent un désastre ! Alors qu'ils assiègeaient Vienne avec une immense armée (220 000 hommes contre 47 000 défenseurs), une force de secours de la sainte ligue, menée par le roi de pologne Jean III Siobielski à la tête de 37 000 hommes arrivent et écrasent les forces ottomanes commandées par le grand vizir lui-même. Un désastre qui consacre un siècle de médiocrité et de déclin. Après encore 15 ans de guerre, un traité est signé en 1699 à Karlowitz: la défaite ottomane est écrasante, ils doivent abandonnés des portions significatives de leurs territoires occidentaux, à savoir la Hongrie, qui passe entre les mains des Habsbourgs. Ce succès conforte ainsi la position de ces derniers comme puissance dominante en Europe centrale, au moment même où les Habsbourgs d'Espagne sont sur le point de s'éteindre.

Pourtant, malgré ce déclin manifeste, l'empire ottoman tiendra presque tous ses territoires restants durant un siècle, et survivra encore deux siècles.

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