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 Croisades : Mythes et réalités

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Edile
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MessageSujet: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeDim 19 Aoû 2007 - 23:47

J'ai parcouru le sujet et je pense qu'une petite mise au point s'impose. On dit un peu tout et n'importe quoi ici

Pourquoi l’appel aux croisades?



Selon le journaliste Amin Maalouf (dans Les Croisades vues par les arabes), le sac de Jérusalem par les croisés en 1099 représente « le point de départ de l’hostilité millénaire entre l’Islam et l’Occident ».[1] L’intellectuel et apologiste de l’Islam John Esposito développe cette notion : il reproche aux croisades (« de prétendues guerres saintes ») d’avoir, d’une manière générale, entravé une civilisation pluraliste : « Cinq siècles de coexistence pacifique s’écoulèrent avant que des événements politiques et l’intervention d’un pape impérialiste ne viennent initier plusieurs siècles de prétendues guerres saintes opposant la Chrétienté à l’Islam qui laissèrent un climat de malentendu et de méfiance perdurant jusqu’à nos jours. »[2]

Maalouf ne semble pas vouloir envisager que cette « hostilité millénaire » ait pu commencer avec la menace voilée du prophète Mohamed à l’encontre de ses voisins non musulmans, émise 450 ans avant que les croisés n’entrent dans Jérusalem: « Adoptez l’Islam et vous serez saufs. »[3] Il n’aborde pas non plus la possibilité que les Musulmans aient pu susciter cette « hostilité millénaire » par la conquête de territoires chrétiens – deux tiers de ce qui avait été jusque là le monde chrétien – des siècles avant les croisades. Les « cinq siècles de coexistence pacifique » d’Esposito sont illustrés selon lui par la conquête de Jérusalem en 638 au cours de laquelle « les églises et la population chrétiennes ne furent pas agressées. »[4] Il omet de mentionner le sermon de Noël de Sophronius en 634 qui dénonçait « la sauvage, barbare et sanglante épée » musulmane et à quel point cette épée avait rendu la vie des Chrétiens difficile.[5]

Mythe : Les croisades furent une attaque non provoquée de l’Europe contre le monde musulman

Faux. La conquête de Jérusalem en l’an 638 marqua le début de plusieurs siècles d’agression musulmane et d’aggravation des persécutions à l’encontre des Chrétiens de Terre Sainte. Quelques exemples : au début du VIIIe siècle, soixante pèlerins chrétiens d’Amorium furent crucifiés ; à la même époque, le gouverneur musulman de Césarée captura et exécuta un groupe de pèlerins en provenance d’Iconium sous prétexte d’espionnage (à l’exception de quelques-uns qui se convertirent à l’Islam) ; menaçant de piller l’église de la Résurrection, les Musulmans exigèrent de l’argent des pèlerins. Plus tard au VIIIe siècle, un chef musulman interdit toute exhibition de la croix dans Jérusalem. Il augmenta l’impôt religieux (jizya) à la charge des Chrétiens et interdit à ces mêmes Chrétiens d’enseigner la religion chrétienne, même à leurs propres enfants.

La soumission par la force et la violence devint la règle pour les Chrétiens vivant en Terre Sainte. En l’an 772, le calife al-Mansur ordonna que les mains des Chrétiens et des Juifs soient marquées d’un signe distinctif. Les conversions au Christianisme furent traitées de manière particulièrement brutale. En l’an 789, les Musulmans décapitèrent un moine musulman qui s’était convertit au Christianisme et saccagèrent le monastère de Saint Théodose à Bethléem, tuant plusieurs autres moines. D’autres monastères de la région subirent le même sort. Au début du IXe siècle, les persécutions s’intensifièrent à tel point qu’un grand nombre de Chrétiens s’enfuirent vers Constantinople et d’autres villes chrétiennes. En l’an 923, de nouvelles persécutions conduisirent à la destruction d’églises et, en l’an 937, pendant le dimanche des Rameaux à Jérusalem, les Musulmans pillèrent et détruisirent les églises du Calvaire et de la Résurrection.[7]

En réponse aux persécutions subies par les Chrétiens, les Byzantins passèrent d’une politique défensive à une politique offensive vis-à-vis des Musulmans, tenant de reconquérir certains de leurs territoires perdus. Dans les années 960, le général Nicéphore Phokas (futur empereur byzantin) entreprit une série de campagnes militaires victorieuses contre les Musulmans. Il reprit la Crête, la Cilicie, Chypre et même certaines parties de la Syrie. En 969, il reconquit l’antique cité chrétienne d’Antioche. Les Byzantins étendirent leur campagne en Syrie dans les années 970.[8]

Selon la théologie musulmane, tout territoire ayant appartenu au Domaine de l`Islam lui appartient à jamais, et les musulmans doivent entrer en guerre pour en récupérer le contrôle. En 974, ayant essuyé une série de défaites contre les Byzantins, le calife Abbasside (sunnite) de Bagdad déclara le jihad. Celui-ci faisait suite à une série de jihads annuels initiée par Saif al-Dawla, chef chiite de la dynastie Hamdanide à Alep entre 944 et 967. Saif al-Dawla appelait les musulmans à lutter contre les Byzantins sous prétexte que ces derniers s’emparaient de territoires appartenant au Domaine de l’Islam. Cet appel fut si populaire qu’il motiva des guerriers musulmans provenant de régions aussi lointaines que l’Asie Centrale à se joindre au jihad.[9]

Mais ce jihad fut compromis par les clivages entre Sunnites et Chiites et, en 1001, l’empereur byzantin Basile II conclut une trêve de dix ans avec le calife Fatimide (chiite).[10]

Basile apprit cependant bientôt à ses dépens que de telles trêves sont illusoires. En 1004, le sixième calife Fatimide, Abu’Ali al-Mansur al-Hakim (985-1021) se retourna violemment contre la foi de sa mère et de ses oncles chrétiens (dont deux étaient des patriarches) et organisa la destruction d’églises, l’incendie de croix et la saisie des biens de l’église. Il s’en prit également aux juifs avec la même férocité. En l’espace de dix ans, 30 000 églises furent détruites et d’innombrables Chrétiens se convertirent à l’Islam pour sauver leur vie. En 1009, al-Hakim ordonna le plus spectaculaire de ses méfaits antichrétiens : la destruction de l’église du Saint Sépulcre à Jérusalem, ainsi que de plusieurs autres (dont l’église de la Résurrection). L’église du Saint Sépulcre, reconstruite par les Byzantins au VIIe siècle après avoir été incendiée par les Perses, marque l’endroit où la tradition situe le tombeau du Christ ; elle servit aussi de modèle pour la mosquée Al-Aqsa. Al-Hakim ordonna que le tombeau qu’elle abritait soit excavé jusqu’à la roche. Il contraignit les Chrétiens à porter une lourde croix au cou (et, pour les juifs, de pesants morceaux de bois en forme de veau). Il accumula ce type de décrets humiliants [envers les non-Musulmans] jusqu’à imposer le choix entre la conversion à l’Islam ou l’exil.[11]

Finalement, ce calife fantasque modéra sa persécution des non-Musulmans et restitua même une large part des biens saisis à l’Église.[12] Une des raisons du changement d’attitude d’al-Hakim fut probablement sa prise de distance progressive avec l’orthodoxie islamique. En 1021, il disparut dans des circonstances mystérieuses ; certains de ses partisans le déclarèrent d’essence divine et fondèrent une secte basée sur le mystère de sa disparition et sur d’autres enseignements ésotériques émanant d’un religieux musulman, Muhammad ibn Isma’il al-Darazi (qui donna son nom à la secte druze).[13] Grâce au revirement d’al-Hakim, dont la nouvelle politique fut maintenue après sa mort, il fut permis aux Byzantins de reconstruire l’église du Saint Sépulcre en 1027.[14]

Néanmoins, la situation des Chrétiens était précaire et les pèlerins restaient menacés. En 1056, les Musulmans expulsèrent 300 chrétiens de Jérusalem et interdirent aux Chrétiens d’Europe de pénétrer dans l’église du Saint Sépulcre.[15] Lorsque les Turcs seldjoukides, des fanatiques forcenés, descendirent sur la région depuis l’Asie Centrale, ils y insufflèrent une nouvelle ferveur islamique, rendant la vie de plus en plus difficile à la fois pour les Chrétiens de Jérusalem et pour les pèlerins étrangers (qu’ils empêchèrent de poursuivre leur voyage). Après qu’ils eurent écrasé les forces byzantines à Manzikert en 1071 et fait prisonnier l’empereur Romain IV Diogène, l’Asie Mineure toute entière s’ouvrait à eux ; leur avance devint pratiquement irrésistible. En 1076, ils conquirent la Syrie ; en 1077, Jérusalem. L’émir seldjoukide Atsiz bin Uwaq promit d’épargner les habitants de Jérusalem, mais une fois que ses hommes eurent pénétré dans la ville, ils tuèrent trois mille personnes.[16] La même année, les Seldjoukides établirent le sultanat de Rum (Rome, en référence à la Nouvelle Rome, Constantinople) à Nicée, dangereusement proche de Constantinople elle-même. De là, ils continuèrent à menacer les Byzantins et à harceler les Chrétiens de leurs nouveaux domaines.

L’empire chrétien de Byzance, qui avant les guerres de conquête de l’Islam avait régné sur de vastes territoires comprenant le sud de l’Italie, l’Afrique du nord, le Moyen-Orient et l’Arabie, se trouvait réduit à un peu plus que la Grèce. Il semblait sur le point de mourir de la main des Seldjoukides. L’Église de Constantinople considérait les papes comme schismatiques, et se querellait avec eux depuis des siècles ; mais le nouvel empereur Alexis I Comnène (1081-1118) ravala sa fierté et appela à l’aide. Et c’est ainsi que prit naissance la première Croisade : en réponse à l’appel à l’aide de l’empereur byzantin.


Dernière édition par le Dim 19 Aoû 2007 - 23:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeDim 19 Aoû 2007 - 23:50

Mythe : Les croisades constituent une première manifestation de l’impérialisme prédateur de l’Occident
Impérialisme prédateur ? Pas vraiment. Le Pape Urbain II, qui appela à la première croisade lors du concile de Clermont en 1095, ne réclamait qu’une action défensive – qui tardait depuis trop longtemps. Comme il l’expliqua, il lança cet appel parce que, sans action défensive, les Turcs et les forces musulmanes « porteraient leurs ravages plus avant ». Après avoir exhorté ses fidèles à rester en paix les uns avec les autres, il tourna leur attention vers l’Orient :

« Il est urgent, en effet, que vous vous hâtiez de marcher au secours de vos frères qui habitent en Orient, et ont grand besoin de l’aide que vous leur avez, tant de fois déjà, promise hautement. Les Turcs et les Arabes se sont précipités sur eux, ainsi que plusieurs d’entre vous l’ont certainement entendu raconter, et ont envahi les frontières de la Romanie [l’Empire byzantin], jusqu’à cet endroit de la mer Méditerranée, qu’on appelle le bras de Saint-Georges, étendant de plus en plus leurs conquêtes sur les terres des Chrétiens. Sept fois déjà ils ont vaincu ceux-ci dans des batailles, en ont pris ou tué grand nombre, ont renversé de fond en comble les églises, et ravagé tout le pays soumis à la domination chrétienne. Si vous souffrez qu’ils commettent quelque temps encore et impunément de pareils excès, ils porteront leurs ravages plus loin, et écraseront une foule de fidèles serviteurs de Dieu.C’est pourquoi je vous avertis et vous conjure, non en mon nom, mais au nom du Seigneur, vous les hérauts du Christ, d’engager par de fréquentes proclamations les Francs de tout rang, gens de pied et chevaliers, pauvres et riches, à s’empresser de secourir les adorateurs Christ, pendant qu’il en est encore temps, et de chasser loin des régions soumises à notre foi la race impie des dévastateurs. Cela, je le dis à ceux de vous qui sont présents ici, je vais le mander aux absents; mais c’est le Christ qui l’ordonne. »[17]

Soulignons que le pape ne dit pas un mot sur la conversion ou la conquête. Un appel à « chasser loin des régions soumises à notre foi la race impie des dévastateurs » résonne durement selon les standards d’aujourd’hui ; cependant, il ne s’agissait pas d’une exhortation au génocide, mais plutôt d’extirper la domination islamique de terres qui avaient appartenu aux Chrétiens. Un chroniqueur rapporte qu’Urbain prononça ces mots au début de son discours : « (…) Nous voulons vous faire connaître quelle cause douloureuse nous a amené dans vos pays, comment nous y avons été attirés par le péril qui vous menace, vous et tous les fidèles. (…). »

Des confins de Jérusalem et de la ville de Constantinople nous sont parvenus de tristes récits : souvent déjà nos oreilles en avaient été frappées; des peuples du royaume des Persans, nation maudite, nation entièrement étrangère à Dieu, race qui n’a point confié son esprit au Seigneur, a envahi en ces contrées les terres des chrétiens, les a dévastées par le fer, le pillage, l’incendie, a emmené une partie d’entre eux captifs dans son pays, en a mis d’autres misérablement à mort, a renversé de fond en comble les églises de Dieu, ou les a fait servir aux cérémonies de son culte; ces hommes renversent les autels après les avoir souillés de leurs impuretés. (…) Ils ont démembré l’empire grec, et en ont soumis à leur domination un espace qu’on ne pourrait traverser en deux mois de voyage. (…) Cette cité royale, située au milieu du monde, maintenant tenue captive par ses ennemis, est réduite en la servitude de nations ignorantes de la loi de Dieu; elle vous demande donc et souhaite sa délivrance, et ne cesse de vous implorer pour que vous veniez à son secours. C’est de vous surtout qu’elle attend de l’aide, parce qu’ainsi que nous vous l’avons dit Dieu vous a accordé, par-dessus toutes les nations, l’insigne gloire des armes: prenez donc cette route, en rémission de vos péchés, et partez assurés de la gloire impérissable qui vous attend dans le royaume des cieux.[26]

L’appel du pape évoqua la destruction de l’église du Saint Sépulcre par les Musulmans: « Soyez touchés surtout en faveur du saint sépulcre de Jésus-Christ, notre sauveur, possédé par des peuples immondes, et des saints lieux qu’ils déshonorent et souillent avec irrévérence de leurs impuretés. »[27]Les croisades prirent la forme de pèlerinages : les Chrétiens d’Europe se mirent en route motivés par des raisons religieuses et avec l’intention de se défendre si leur parcours était entravé ou s’ils étaient attaqués. Beaucoup prononcèrent leurs vœux. Surtout au début, un grand nombre de non-soldats se mirent en route vers la Terre Sainte – et la plupart des participants à cette « Croisade populaire » furent massacrés sans cérémonie par les Turcs en Asie Mineure occidentale en août 1096.

Mythe : Les croisades étaient motivées par l’appât du gain
Il est évident que les croisés n’étaient pas tous animés d’intentions parfaitement pures. Nombre d’entre eux ne se montrèrent pas à la hauteur des grands idéaux des pèlerins chrétiens à plusieurs égards. Mais le dogme politiquement correct qui consiste à dépeindre les croisades comme des entreprises non provoquées et impérialistes contre une population musulmane paisible est historiquement faux et procède plutôt d’une aversion pour la civilisation occidentale que d’une recherche historique sincère.

Le pape Urbain n’a jamais considéré les croisades comme une occasion de s’enrichir. Il décréta que les terres reprises aux Musulmans seraient rendues à Alexis Comnène et à l’Empire Byzantin. Le pape voyait dans les croisades un sacrifice et non une opération profitable.[28]

En fait, la participation à une croisade était une aventure ruineuse. Les croisés vendaient leurs biens pour financer ce long voyage jusqu’en Terre Sainte, tout en sachant qu’ils n’en reviendraient peut-être pas.

Pour prendre un exemple typique de croisé, Godefroi de Bouillon, duc de Basse-Lorraine, l’un des plus importants seigneurs européens qui prirent la Croix (comme on désignait alors le fait de se joindre à la croisade), vendit plusieurs de ses propriétés pour financer son voyage. Mais il avait la ferme intention de revenir dans ses terres plutôt que de s’installer au Moyen-Orient, puisqu’il ne céda ni son titre, ni la totalité de ses biens.[29]

De récentes études de documents des croisés révèlent que la grande majorité d’entre eux n’étaient pas des « cadets » cherchant fortune au Moyen-Orient. La plupart, à l’image de Godefroi, étaient des seigneurs régnant sur leur propre domaine, des hommes qui avaient tout à perdre.[30] Incontestablement, certains croisés s’enrichirent après la première croisade. Foucher de Chartres écrit : « Ceux qui étaient pauvres là-bas, ici Dieu les a rendus riches. Ceux qui n’avaient là-bas que quelques pièces possèdent ici force besants ; et ceux qui n’avaient pas même un toit, ici, par la grâce de Dieu, possèdent toute une cité. »[31] Mais la plupart de ceux qui revinrent en Europe n’y ramenèrent aucun bien matériel pour prix de leurs efforts.

Mythe : Les croisades furent lancées pour convertir de force les Musulmans au Christianisme

À entendre certains aficionados de la rectitude politique, les croisés envahirent le Moyen-Orient l’épée à la main et pourfendirent tous les « infidèles » qu’ils rencontrèrent, à l’exception de ceux qu’ils forcèrent à se convertir au christianisme. Mais cette version criarde des faits n’est qu’une fiction servant des objectifs politiques. Aucune des transcriptions des discours du pape Urbain au concile de Clermont ne mentionne quelque injonction que ce soit à convertir les Musulmans. La seule préoccupation du pape était de défendre les pèlerins chrétiens et de reprendre les terres chrétiennes. Ce n’est que plus d’un siècle après la première croisade que des Chrétiens européens tentèrent de convertir les Musulmans au christianisme de manière concertée, lorsque les Franciscains commencèrent à faire œuvre de missionnaires parmi les Musulmans vivant sur des terres en mains chrétiennes. Cet effort demeura cependant très infructueux.

Là où les croisés furent victorieux et établirent des royaumes et des principautés au Moyen-Orient, ils laissèrent généralement les Musulmans de leurs domaines vivre en paix, pratiquer leur religion, bâtir des mosquées et des écoles, et maintenir leurs propres tribunaux religieux. Certains ont comparé leur statut à celui réservé aux dhimmis vivant en terre d’Islam, qui conservaient une certaine autonomie mais étaient soumis à de lourds impôts et à d’autres restrictions. Il est probable que les croisés adoptèrent certaines des lois relatives à la dhimmitude déjà en place, mais jamais ils ne soumirent les Juifs ou les Musulmans à des codes vestimentaires. Juifs et Musulmans n’eurent ainsi pas subir de discriminations et de harcèlements quotidiens,[32] comme c’était la règle sous l’administration musulmane. La différence fondamentale réside dans le fait que la dhimma ne fit jamais partie des lois et doctrines chrétiennes, alors quelle fait partie intégrante de l’Islam.

En outre, le Musulman espagnol Ibn Jubayr (1145-1217), qui traversa la Méditerranée au début des années 1180 pour se rendre à La Mecque, découvrit que les Musulmans placés sous domination chrétienne vivaient mieux que dans les territoires islamiques, à tel point que les Musulmans eux-mêmes préféraient vivre sur les terres des croisés :

« Au départ de Tibnin (près de Tyr), nous traversâmes un écheveau continu de fermes et villages situés sur des terres bien cultivées. Tous les habitants étaient musulmans, mais ils vivaient à l’aise avec les Franj [Francs, ou croisés] – que Dieu les préservent de la tentation ! Ils possèdent leurs habitations et leurs biens sont respectés. Toutes les régions contrôlées par les Franj en Syrie sont soumises à ce système : propriétés foncières, villages et fermes sont restés aux mains des Musulmans. Maintenant, le doute s’empare du cœur de beaucoup de ces hommes quand ils comparent leur condition à celle de leurs frères vivant en territoire musulman. En effet, ces derniers doivent subir l’injustice de leurs coreligionnaires, alors que les Franj agissent avec équité. »[33]

Autant pour la controverse selon laquelle les croisés ne furent que des barbares qui s’attaquèrent à une civilisation largement supérieure.

* * *

1. Amin Maalouf, Les Croisades vues par les Arabes, Lattès, 1986
2. John Esposito, Islam: The Straight Path, troisième édition, Oxford: Oxford University Press, 1998, 58.
3. Bukhari, vol. 4, livre 56, no 2941.
4. Esposito, op. cité, 58.
5. Cité par Bat Ye’or, Les chrétientés d’orient entre jihad et dhimmitude (VIIe - XXe siècle), Éd. Le Cerf , 1991
7. Moshe Gil, A History of Palestine, 634-1099, Cambridge: Cambridge University Press, 1992, 473-76. À son crédit, on peut signaler que le calife al-Muqtadir fit reconstruire les églises démolies lors des persécutions de 923.
8. Steven Runciman, Histoire des croisades, Éd. Dagorno, 1998
9. Carole Hillenbrand, The Crusades: Islamic Perspectives, Oxford: Routledge, 2000, 101.
10. S. Runciman, op. cité.
11. M. Gil, op. cité, 376.
12. S. Runciman, op. cité ; Hillenbrand, op. cité, 16-17; Jonathan Riley-Smith, Les Croisades, Pygmalion, 1999
13. Bernard Lewis, Les Assassins, Éd. Complexe, 2001
14. S. Runciman, op. cité.
15. Ibid., 49.
16. M. Gil, op. cité, 412.
17. Version de Foucher de Chartres. Traduction prise dans Duc de Castrie, La conquête de la Terre sainte par les croisés, Paris, Albin, 1973, pp. 209-210. http://www.callisto.si.usherb.ca/~croisade/Clermont.htm
26. Version de Robert le Moine. Traduction prélevée dans Duc de Castries, La conquête de la Terre sainte par les croisés, Paris, Albin Michel, 1973, pp. 195-199., http://www.callisto.si.usherb.ca/~croisade/Clermont.htm
27. Ibid.
28. Ibid.
29. Thomas Madden, Croisades, Sélection du Reader’s Digest, 2005
30. Ibid.
31. Foucher de Chartres, Historia Hierosolymitana
32. Jonathan Riley-Smith, The Oxford Illustrated History of the Crusades, Oxford: Oxford University Press, 1995, 116.
33. Maalouf, op. cité
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeLun 20 Aoû 2007 - 10:19

Les Croisades: Mythe & Réalité


On entend souvent des propos de ce type : « Les croisés traversèrent l’Europe pour se rendre au Moyen-Orient. Une fois là-bas, ils pillèrent et assassinèrent les Musulmans et les Juifs, hommes, femmes et enfants sans distinction, et forcèrent les survivants à se convertir au christianisme. Ainsi ensanglantés, ils installèrent des proto-colonies européennes au Levant, qui devaient inspirer et établir un modèle pour des multitudes de colons à venir. Les croisades furent le théâtre des premières exterminations de masse, et constituent une souillure de l’histoire de l’Église catholique, de l’Europe et de la civilisation occidentale. L’horreur fut telle que le pape Jean-Paul II finit par demander pardon au monde musulman pour les croisades. » Y a-t-il du vrai là-dedans ?

Non. Pratiquement toutes les affirmations de ce paragraphe sont fausses, bien qu’étant régulièrement avancées par de nombreux « experts ».

Mythe : les croisés établirent des colonies européennes au Moyen-Orient
Faisant route vers l’Orient en réponse à l’appel du pape Urbain, les principaux chefs croisés rencontrèrent l’empereur byzantin Alexis Comnène. Celui-ci persuada chacun d’entre eux d’accepter, conformément aux souhaits d’Urbain II, de rendre à l’Empire byzantin tout territoire qu’ils conquerraient. Les croisés changèrent d’avis au sujet de cet arrangement après le siège d’Antioche en 1098. Alors que le siège s’était prolongé au-delà de l’hiver et que des armées musulmanes venues de Mossoul progressaient vers la ville, les croisés attendaient que l’empereur et ses troupes viennent leur prêter main forte. Mais l’empereur avait reçu des informations indiquant que la situation des croisés à Antioche était désespérée, et fit rebrousser chemin à son armée. Ce qui fut ressenti comme une trahison par les croisés et les rendit furieux. Après avoir pris Antioche et triomphé contre toute attente, ils renièrent leurs engagements envers Alexis et commencèrent à établir leurs propres gouvernements.

Il ne s’agissait cependant pas de structures coloniales. Les états latins du Levant n’auraient certainement pas été considérés comme des « colonies » par quiconque connaissant bien la Virginie, ou l’Australie, ou les Indes orientales néerlandaises des siècles suivants. D’une façon générale, une colonie est un territoire gouverné par une puissance lointaine. Mais les états croisés n’étaient pas gouvernés depuis l’Europe de l’ouest ; les gouvernements qui s’y formèrent n’avaient de comptes à rendre à aucune puissance occidentale. Et les dirigeants croisés ne détournèrent pas les richesses de leurs contrées pour les envoyer en Europe. Ils n’avaient d’arrangement économique avec aucun pays européen. Les croisés établirent leurs états dans le but d’assurer la protection permanente des Chrétiens en Terre Sainte.

En fait, de nombreux croisés cessèrent de se considérer comme Européens. Le chroniqueur Foucher de Chartres écrit:

Considérez, je vous prie, et méditez sur la manière dont Dieu, à notre époque, a transféré l’Occident en Orient. Car nous, qui étions occidentaux, sommes maintenant devenus orientaux. Celui qui était Romain ou Franc est devenu, sur cette terre, Galiléen ou Palestinien. Celui qui était de Reims ou de Chartres est désormais citoyen de Tyr ou d’Antioche. Nous avons déjà oublié nos lieux d’origine ; nombre d’entre nous les ignorent déjà, ou en tout cas n’en parlent plus. Certains possèdent ici des demeures et des serviteurs qu’ils ont reçus par héritage. Certains ont épousé une femme venant non pas de leur peuple, mais de celui des Syriens, ou des Arméniens, ou même de Sarrasins ayant reçu la grâce du baptême. Certains ont dans ces peuples des beaux-pères, ou des beaux-fils, ou des fils adoptifs, ou des pères adoptifs.Il y a ici, aussi, des petits-enfants et des arrière-petits-enfants. L’un cultive la vigne, l’autre les champs. Les expressions et les tournures les plus éloquentes de différentes langues se mêlent dans leur conversation. Des mots pris à chacune sont devenus le patrimoine commun à tous, et ceux qui ignorent leurs origines se trouvent unis dans une même foi. Comme il est dit dans les Écritures, « le lion et le bœuf mangeront de la paille ensemble ». Celui qui est né ailleurs est maintenant presque indigène ; et celui qui était de passage est maintenant un compatriote. [1]

De plus, une autre caractéristique du colonialisme, à savoir l’immigration à grande échelle de population venant du pays d’origine, ne s’est pas réalisée : aucun flux de colons n’est venu d’Europe pour s’installer dans les états croisés.
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeLun 20 Aoû 2007 - 10:21

Mythe : la prise de Jérusalem, évènement singulier dans l’histoire médiévale, causa la défiance des Musulmans envers l’Occident

Après un siège de cinq semaines, les croisés entrèrent dans Jérusalem le 15 juillet 1099. Le compte-rendu contemporain d’un Chrétien anonyme a gravé la scène dans la mémoire du monde :

À ce moment, l’un de nos chevaliers, du nom de Liétaud, escalada le mur de la ville. Bientôt, dès qu’il fut monté, tous les défenseurs de la ville s’enfuirent des murs à travers la cité et les nôtres les suivirent et les pourchassèrent en les tuant et les sabrant jusqu’au temple de Salomon, où il y eut un tel carnage que les nôtres marchaient dans leur sang jusqu’aux chevilles. […]L’émir qui commandait la Tour de David se rendit au comte [de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles] et lui ouvrit la porte à laquelle les pèlerins avaient coutume de payer tribut. Entrés dans la ville, nos pèlerins poursuivaient et massacraient les Sarrasins jusqu’au temple de Salomon, où ils s’étaient rassemblés et où ils livrèrent aux nôtres le plus furieux combat pendant toute la journée, au point que le temple tout entier ruisselait de leur sang. Enfin, après avoir enfoncé les païens, les nôtres saisirent dans le temple un grand nombre d’hommes et de femmes, et ils tuèrent ou laissèrent vivant qui bon leur semblait. Au-dessus du temple de Salomon s’était réfugié un groupe nombreux de païens des deux sexes, auxquels Tancrède et Gaston de Béarn avaient donné leurs bannières [pour les protéger]. Les croisés coururent bientôt par toute la ville, raflant l’or, l’argent, les chevaux, les mulets et pillant les maisons, qui regorgeaient de richesses. Puis, tout heureux et pleurant de joie, les nôtres allèrent adorer le Sépulcre de notre Sauveur Jésus et s’acquittèrent de leur dette envers lui.[2]

Lire un compte rendu enthousiaste d’un massacre si gratuit heurte nos sensibilités modernes ; telle est la différence existant entre les attitudes et les principes d’antan et d’aujourd’hui. De façon similaire, trois des principaux chefs de la croisade, Daimbert, archevêque de Pise, Godefroi, duc de Bouillon, et Raymond, comte de Toulouse, se vantent des exploits accomplis par les croisés à Jérusalem dans une lettre adressée au pape Pascal II en septembre 1099 : « Si vous désirez savoir quel sort fut réservé aux Infidèles qui s’y trouvaient, sachez que, dans le portique et le temple de Salomon, les cavaliers s’avançaient dans le sang des Sarrasins qui s’élevait jusqu’aux genoux de leurs chevaux. » [3] Fait significatif : Godefroi lui-même, l’un des chefs de croisade les plus respectés, ne prit pas part à cette boucherie ; peut-être était-il plus conscient que les simples soldats de ce que ce comportement trahissait les principes des croisés.

Baudri, évêque de Dol et auteur d’une Histoire de Jérusalem au début du XIIème siècle, rapporte que les croisés tuèrent entre vingt et trente mille personnes dans la ville. [4] C’est probablement une exagération, mais les sources musulmanes citent des chiffres encore plus élevés. Bien que les plus anciennes d’entre elles ne donnent pas de décompte, Ibn al-Jawzi, écrivant une centaine d’années après les faits, dit que les croisés « tuèrent plus de septante mille Musulmans » dans la mosquée d’al-Aqsa. Ibn al-Athîr, un contemporain de Saladin, le chef musulman qui remporta d’impressionnantes victoires contre les croisés à la fin du XIIème siècle, donne les mêmes chiffres. [5] Mais l’historien du XVème siècle Ibn Taghribirdi consigne cent mille victimes. L’ampleur de ce massacre a crû au cours des siècles, au point que l’ancien président des États-Unis Bill Clinton raconta en novembre 2001 à Georgetown, dans une université catholique de premier plan, que les croisés ne se contentèrent pas de tuer tout soldat ou tout homme musulman, mais aussi « toutes les femmes et tous les enfants de religion musulmane trouvés sur le mont du Temple » jusqu’à ce que le sang ruisselle non pas jusqu’à leurs chevilles, comme rapporté par l’anonyme chroniqueur chrétien, mais « jusqu’aux genoux », reprenant les mots de Daimbert, Godefroi et Raymond. [6]

Cette atrocité, cet outrage, fut – on nous l’a dit et répété – le « point de départ d’une hostilité millénaire entre l’Islam et l’Occident ». [7] Il serait peut-être plus exact de dire que ce fut le point de départ d’un millénaire de diffusion de revendications anti-occidentales et de propagande. Le sac de Jérusalem par les croisés fut un crime odieux – particulièrement si on l’examine à la lumière des principes moraux et religieux qu’ils proclamaient soutenir. Cependant, selon les usages militaires de l’époque, il ne fut pas extraordinaire. En ces temps-là, c’était un principe de guerre couramment accepté que si une ville assiégée résistait à la capture, elle pouvait être mise à sac, et que si elle se rendait, on pouvait user de pitié. Quelques récits relatent que les croisés promirent aux habitants de Jérusalem qu’ils seraient épargnés, puis qu’ils revinrent sur leur promesse. D’autres nous disent qu’ils permirent à nombre de Juifs et de Musulmans de quitter la ville en sécurité. Le comte Raymond de Toulouse donna personnellement son sauf-conduit au gouverneur fatimide de Jérusalem, Iftikhar ad-Dawla. [8] Dans l’esprit d’un croisé, quand de telles garanties ont été données [à ceux qui se sont rendus], ceux qui restent dans la ville sont d’autant plus susceptibles d’être identifiés avec la résistance – et de le payer de leur vie. [9]

Et qu’en est-il de ces flots de sang arrivant aux chevilles ou au genoux ? Ce sont des effets de rhétorique. Et c’est ce que tout le monde aura compris à l’époque où les chroniqueurs chrétiens et les chefs de la croisade louaient l’exploit. En fait, de tels flots ne sont même pas physiquement possibles. La population de Jérusalem tout entière n’aurait pu saigner autant, même en admettant qu’elle ait été remplie de réfugiés des régions environnantes. Le fait que le pillage de Jérusalem ne sorte pas vraiment de l’ordinaire explique probablement le laconisme des premiers récits musulmans concernant cet épisode. Vers 1160, deux chroniqueurs syriens, al-‘Azimi et Ibn al-Qalanissi, décrivirent l’évènement chacun de leur côté. Aucun n’offre d’estimation du nombre de victimes. Al-‘Azimi dit seulement que les croisés « se tournèrent vers Jérusalem et l’enlevèrent des mains des Égyptiens. Godefroi la prit. Ils brûlèrent l’église des Juifs. » Ibn al-Qalanissi ajoute quelques détails : « Les Francs donnèrent l’assaut à la ville et en prirent possession. Un certain nombre des citadins se réfugièrent dans le sanctuaire et bien des gens furent tués. Les Juifs se rassemblèrent dans leur synagogue, et les Francs les y brûlèrent vifs. Le sanctuaire, assuré de se voir en sécurité, se rendit à eux le 22 chaaban [14 juillet], et ils détruisirent les lieux saints et le tombeau d’Abraham ». [10] Ce n’est que plus tard que les écrivains musulmans réalisèrent la valeur de propagande que pouvait revêtir le fait de souligner (et de gonfler) le nombre des morts.

Quoi qu’il en soit, il est bien attesté que les armées musulmanes se sont souvent comportées exactement de la même façon en pénétrant dans une ville conquise. Ce n’est pas pour excuser la conduite des croisés en montrant des incidents similaires et en suggérant que « tout le monde le faisait », comme les apologistes islamiques le font fréquemment lorsqu’ils sont confrontés aux réalités du terrorisme jihadiste moderne. Une atrocité n’en excuse aucune autre. Mais cela montre que le comportement des croisés à Jérusalem fut comparable à celui d’autres armées de la même époque – puisque tous souscrivaient aux mêmes règles de siège et de résistance.

Ainsi, en 1148, le commandant musulman Nur ed-Din n’hésita pas à donner l’ordre de tuer tout Chrétien à Alep. En 1268, lorsque les forces jihadistes du sultan mamelouk Baybars prirent Antioche aux croisés, Baybars fut ennuyé de découvrir que le dirigeant latin, le comte Bohémond IV, avait déjà quitté la cité. Il lui écrivit pour s’assurer qu’il ait connaissance de ce que ses troupes avaient commis à Antioche :

Que n’as-tu vu tes chevaliers prosternés sous les sabots des chevaux, tes demeures subir l’assaut des pillards et saccagées par eux, tes richesses pesées au quintal, tes dames vendues par quatre et achetées pour un dinar de ton propre argent ! Tu aurais vu les croix de vos églises brisées, les pages des faux Testaments éparpillées, les tombeaux des patriarches retournés. Tu aurais vu ton ennemi musulman piétiner l’endroit où vous célébrez la messe, couper la gorge des moines, des prêtres et des diacres sur les autels, amener une mort brutale aux patriarches et l’esclavage aux princes royaux. Tu aurais vu le feu parcourir tes palais, tes morts brûler en ce monde avant de tomber dans les feux du suivant, ton palais rendu méconnaissable, l’église Saint-Paul et la cathédrale Saint-Pierre démolies et détruites ; alors tu aurais dit, « Que ne suis-je poussière, et qu’aucune lettre ne m’ait jamais amené de telles nouvelles! » [11]

La plus célèbre de toutes est peut-être la prise de Constantinople par les jihadistes le 29 mai 1453, lorsque – tout comme les croisés en 1099 à Jérusalem – les attaquants vinrent à bout de la résistance au terme d’un siège prolongé. Ici coulent à nouveau des rivières de sang, comme le note l’historien Steven Runciman. Les soldats musulmans « tuèrent toute personne qu’ils trouvèrent dans les rues, hommes, femmes, enfants, sans discrimination. Le sang ruisselait depuis les rues escarpées des hauteurs de Petra jusqu’à la Corne d’Or. Mais bientôt le désir de massacre fut assouvi. Les soldats réalisèrent que des captifs et des objets précieux leur apporteraient un plus grand bénéfice ». [12]

Comme les croisés, qui violèrent les sanctuaires à la fois de la synagogue et de la mosquée, les Musulmans saccagèrent couvents et monastères, les vidant de leurs habitants, et pillèrent les résidences des particuliers. Ils pénétrèrent dans Sainte-Sophie, qui pendant près de mille ans avait été la plus majestueuse des églises de la Chrétienté. Les fidèles s’étaient rassemblés dans ses murs bénis pour prier durant les ultimes souffrances de la ville. Les Musulmans interrompirent la célébration de l’orthros (matînes), et les prêtres, selon la légende, emportèrent la vaisselle sacrée et disparurent dans la muraille orientale de la cathédrale, par laquelle ils reviendront un jour achever le service divin. Les plus âgés et les plus faibles furent mis à mort, les autres réduits en esclavage.

Lorsque le massacre et le pillage furent terminés, le sultan ottoman Mehmet II ordonna à un clerc islamique de monter en chaire à Sainte-Sophie et d’y proclamer le credo musulman (« il n’y a de dieu qu’Allah, et Mahomet est son prophète »). La magnifique vieille église devint mosquée ; des centaines d’autres, à Constantinople et ailleurs, subirent le même sort. Des millions de Chrétiens rejoignirent les misérables rangs des dhimmis ; d’autres furent asservis, et un grand nombre martyrisés.
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Edile
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeLun 20 Aoû 2007 - 10:23

Mythe : Le chef musulman Saladin était plus clément et magnanime que les croisés

L’une des plus célèbres figures des croisades est le guerrier musulman Saladin, qui rassembla une grande partie du monde islamique derrière lui et infligea de lourds revers aux croisés. À notre époque, Saladin est devenu le prototype du guerrier musulman tolérant et magnanime, la « preuve » historique de la noblesse de l’Islam et même de sa supériorité sur le mauvais Christianisme, occidental et colonialiste. Dans « Les Croisades vues par les Arabes », Amin Maalouf présente les croisés comme à peine plus que des sauvages, qui se gorgent même de la chair de leurs victimes. Mais Saladin ! « Il était toujours affable avec ses visiteurs, insistant pour les retenir à manger, les traitant avec tous les honneurs, même s’ils étaient des infidèles, et satisfaisant à toutes leurs demandes. Il ne pouvait accepter que quelqu’un vienne à lui et reparte déçu, et certains n’hésitaient pas à en profiter. Un jour, au cours d’une trêve avec les Franj [les Francs], le ‹ brins ›, seigneur d’Antioche, arriva à l’improviste devant la tente de Salaheddin et lui demanda de lui rendre une région que le sultan lui avait prise quatre ans plus tôt. Il la lui donna ! » [13] L’adorable nigaud ! Si on la lui avait demandée gentiment, il aurait peut-être donné la Terre Sainte toute entière !

En un sens, c’est vrai : Saladin se mit en campagne contre Jérusalem en 1187 parce que des croisés commandés par Renaud de Châtillon, ayant peut-être médité sur l’exemple du prophète Mahomet, s’étaient eux aussi mis à piller des caravanes, mais des caravanes musulmanes dans le cas présent. Les dirigeants chrétiens de Jérusalem ordonnèrent à Renaud de cesser, parce qu’ils savaient que ses agissements mettaient en danger la survie même du royaume. Mais il continua ; à la fin, Saladin, qui cherchait un prétexte pour entrer en guerre avec les Chrétiens, trouva motif à agir dans les incursions de Renaud. [14]

On fait grand cas de ce que Saladin traita les Chrétiens de Jérusalem avec magnanimité lorsqu’il reprit la ville en Octobre 1187 – en net contraste avec le comportement des croisés en 1099. Cependant, le vrai Saladin ne fut pas le proto-multiculturaliste, sorte de Nelson Mandela avant la lettre, qu’on fait de lui aujourd’hui. Lorsque ses troupes défirent les croisés de manière décisive à Hattin le 4 juillet 1187, il décréta l’exécution en masse de ses adversaires chrétiens. Selon son secrétaire, Imad ed-Din, Saladin « ordonna qu’ils soient décapités [conformément au verset coranique 47:4, « Lorsque vous rencontrez les incrédules, frappez-les à la nuque (…) »], choisissant de les voir morts plutôt qu’emprisonnés. Un cortège d’érudits islamiques et de soufis et un certain nombre d’hommes dévots et ascétiques l’accompagnaient ; chacun d’entre eux sollicitait d’être autorisé à participer à l’exécution, et tirait son sabre, et remontait ses manches. Saladin, le visage gai, siégeait sur son estrade ; les infidèles affichaient un noir désespoir ». [15]

En outre, quand Saladin et ses hommes entrèrent dans Jérusalem peu de temps après, leur magnanimité n’était guère que du pragmatisme. Il avait initialement prévu de mettre à mort tous les Chrétiens de la cité. Toutefois, il céda devant les avertissements du commandant chrétien de Jérusalem, Balian d’Ibelin, qui menaçait de détruire la ville et d’y tuer tous les Musulmans avant que Saladin n’y pénètre. Une fois dans la place, il réduisit néanmoins en esclavage nombre de Chrétiens qui n’avaient pas les moyens d’acheter leur sortie. [16]

Mythe : les Croisades furent lancées non seulement contre les Musulmans, mais aussi contre les Juifs

Il est malheureusement vrai que les croisés prirent les Juifs pour cible en plusieurs occasions. Certains groupes de croisés se sont crus autorisés à se détourner de la mission qui leur avait été assignée par le pape Urbain. Lors de la première croisade, excités par des prédicateurs antisémites, un contingent d’hommes qui faisaient route vers l’Orient se mirent à terroriser et à massacrer les Juifs d’Europe. Le comte Emich de Leiningen et ses troupes parcoururent la Rhénanie, tuant et pillant les communautés juives de cinq villes : Spire, Worms, Mayence, Trèves et Cologne. Certains évêques locaux tentèrent d’éviter ces massacres, et le comte Emich et sa suite trouvèrent finalement la mort en tentant d’étendre leur pogrom en Hongrie. Toutefois, le mal était fait ; les échos de ces « exploits » parvinrent au Moyen-Orient et décidèrent nombre de Juifs à s’allier avec les Musulmans et à combattre les croisés. Cinquante ans après, d’autres hommes, liés à la seconde croisade, reprirent le massacre de Juifs en Rhénanie.

Tout ceci est inexcusable, et constitue de plus une énorme erreur de jugement.

Il aurait été beaucoup plus sage de la part des croisés de voir dans les Juifs, confrères dhimmis, des alliés naturels dans la résistance au jihad islamique. Les Musulmans traitaient Juifs et Chrétiens à peu près de la même manière : mal. Il est dommage qu’aucun des deux groupes ne vit jamais en l’autre un compagnon d’infortune de la dhimmitude et un associé potentiel dans la lutte contre l’oppression. Cependant, même de nos jours, huit cents ans après la dernière croisade, ce genre de raisonnement reste rare, et il est donc peut-être injuste de l’attendre de la part des croisés.

De toute façon, peut-on dire que le mauvais traitement des Juifs a constitué un trait caractéristique des croisades en général ? Pas selon les sources historiques. L’appel à la première croisade d’Urbain II lors du concile de Clermont ne dit pas un mot des Juifs, et le clergé fut le principal adversaire d’Emich de Leiningen. En fait, le pape Urbain lui-même condamna les attaques du comte. Bernard de Clairvaux, l’un des principaux planificateurs de la deuxième croisade, se rendit en Rhénanie et mit fin lui-même aux persécutions dont étaient victimes les Juifs, déclarant : « Les Juifs ne doivent point être persécutés, ni mis à mort, ni même bannis. Interrogez ceux qui connaissent la divine Écriture. Que lit-on de prophétisé dans le Psaume, au sujet des Juifs ? Dieu, dit l’Église, m’a donné une leçon au sujet de mes ennemis : ‹ ne les tuez pas, de crainte que mes peuples ne m’oublient.› » [17] Les papes et les évêques appelèrent à maintes reprises à ce que l’on cesse de maltraiter les Juifs.

Même après le carnage et le massacre des Juifs lors de la prise de Jérusalem, durant la période d’existence des états latins d’Outre-mer, les Juifs préférèrent en général vivre dans les zones contrôlées par les Francs, et ce en dépit de l’indéniable hostilité que les Chrétiens d’Europe manifestaient à leur égard. [18] Ils savaient que le sort qui les attendait dans les territoires musulmans était pire encore.

Mythe : Les croisades furent plus sanglantes que les campagnes de jihads islamiques.

Les croisés commirent un massacre à Jérusalem; Saladin et ses troupes non. C’est devenu emblématique de ce que la culture populaire sait des croisades: oui, les Musulmans conquéraient, mais les habitants des pays vaincus leur faisaient bon accueil. Ils étaient justes et magnanimes envers les minorités religieuses de leurs territoires. Par contre, les croisés étaient sanguinaires, rapaces, et impitoyables.

Nous avons montré que ce que la culture populaire dit sur ce sujet était complètement erroné. Saladin ne s’abstint de massacrer les habitants de Jérusalem que par pragmatisme, et les conquérants musulmans ont aisément égalé et surpassé la cruauté des croisés à Jérusalem en plusieurs occasions. Les conquérants musulmans n’étaient pas les bienvenus, mais se voyaient opposer une résistance tenace, et y répondaient avec une extrême brutalité. Une fois au pouvoir, ils instauraient de dures mesures répressives contre les minorités religieuses.

Le pape a-t-il demandé pardon pour les croisades?

« Très bien », pourriez-vous dire, « mais en dépit de tout que vous racontez, les croisades restent une tache sur la réputation de la civilisation occidentale. Après tout, même le pape Jean Paul II a présenté des excuses à leur sujet. Pourquoi aurait-il fait cela si elles n’étaient pas considérées aujourd’hui comme des actions réprimandables ? »

L’idée que le pape Jean Paul II ait demandé pardon pour les croisades est en effet très répandue. À sa mort, le Washington Post rappela à ses lecteurs que « durant son long pontificat, Jean Paul II présenta ses excuses aux Musulmans pour les croisades, aux Juifs pour l’antisémitisme, aux Orthodoxes pour le sac de Constantinople, aux Italiens pour les liens du Vatican avec la Mafia et à la communauté scientifique pour la persécution de Galilée. » [19]

Vaste liste, mais Jean Paul II ne demanda jamais pardon pour les croisades. La chose qui s’en rapproche le plus que l’on puisse trouver est cet extrait de son homélie du 12 mars 2000, « journée du Pardon » : « nous ne pouvons manquer de reconnaître les infidélités à l’Évangile qu’ont commises certains de nos frères, en particulier au cours du second millénaire. Demandons pardon pour les divisions qui sont intervenues parmi les chrétiens, pour la violence à laquelle certains d’entre d’eux ont eu recours dans le service à la vérité, et pour les attitudes de méfiance et d’hostilité adoptées parfois à l’égard des fidèles des autres religions. » [20] On ne peut pas dire que cela constitue des excuses explicites pour les croisades. Quoiqu’il en soit, au vu de la véritable histoire des croisades, de telles excuses ne se justifient pas.

Les croisés ne méritent pas la condamnation du monde, mais plutôt – comme nous allons le voir – sa gratitude.

______________
[1] Foucher de Chartres, « Historia Hierosolymitana », Livre III chapitre 37, dans « Recueil des historiens des croisades, historiens occidentaux », p. 468.
[2] « Histoire anonyme de la première croisade », éditée et traduite par Louis Bréhier, Paris, Éditions “Les Belles Lettres”, 1964 (1924), pp. 195-207.
[3] « Inventaire des lettres historiques des croisades », Archives de l’Orient Latin, New York, AMS Press, 1978 (1881), pp. 201-204. Traduction prise dans J.F.A. Peyré, « Histoire de la Première Croisade », Paris, Aug. Durand, 1859, vol. 2, pp. 494-498.
[4] Moshe Gil, « A History of Palestine 634-1099 », Cambridge University Press, 1992, p. 827.
[5] Francesco Gabrieli, « Chroniques arabes des Croisades», Actes Sud, 197x, p.xx. Aussi chez Amin Maalouf, «Les Croisades vues par les Arabes», 1983, chap. 3 (p. 69 dans l’édition de poche chez J’ai Lu)
[6] Discours tenu par B. Clinton à l’Université de Harvard le 19 novembre 2001
[7] Amin Maalouf, «Les Croisades vues par les Arabes», 1983, prologue à l’ouvrage (p. 10 dans l’édition de poche chez J’ai Lu)
[8] Jacques Heers, « La première croisade – Libérer Jérusalem 1095-1107 », éditions Perrin, collection Tempus, 1995, p. 225.
[9] Les croisés reniant leur promesse, voir Moshe Gil, « A History of Palestine 634-1099 », Cambridge University Press, 1992, p. 827. Les croisés laissant s’enfuir certains, voir Thomas F. Madden, « The New Concise History of the Crusades », Rowman & Littlefield, 2005, p. 34.
[10] Cité par C. Hillenbrand, « The Crusades: Islamic Perspectives », Oxford: Routledge, 2000, p. 64-65. Aussi en version écourtée chez Amin Maalouf, «Les Croisades vues par les Arabes», 1983, chap. 3 (p. 69 dans l’édition de poche chez J’ai Lu)
[11] Francesco Gabrieli, « Chroniques arabes des Croisades », Actes Sud, 197x, p. 3xx. Aussi en version écourtée chez Amin Maalouf, «Les Croisades vues par les Arabes», 1983, chap. 14 (p. 285 dans l’édition de poche chez J’ai Lu)
[12] Steven Runciman, « The Fall of Constantinople 1453 », Cambridge University Press, 1965, p. 145. Voir aussi Jacques Heers, « Chute et mort de Constantinople 1204-1453 », éditions Perrin, 2005, p. 254.
[13] Amin Maalouf, «Les Croisades vues par les Arabes», 1983, chap. 10 (p. 208 dans l’édition de poche chez J’ai Lu)
[14] Thomas F. Madden, « The New Concise History of the Crusades », Rowman & Littlefield, 2005, p. 74.
[15] Thomas F. Madden, « The New Concise History of the Crusades », Rowman & Littlefield, 2005, p. 76.
[16] Thomas F. Madden, « The New Concise History of the Crusades », Rowman & Littlefield, 2005, p. 78.
[17] St Bernard de Clairvaux, « lettre 363 adressée au clergé d’Occident»,
[18] Jonathan Riley-Smith, « The Oxford Illustrated History of the Crusades », Oxford University Press, 1997, 116.
[19] Alan Cooperman, « For Victims, Strong Words Were Not Enough», Washington Post, 3 avril 2005.
[20] Pape Jean Paul II, « Messe pour la journée du Pardon de l’année sainte 2000 », 12 mars 2000
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slavik
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeLun 20 Aoû 2007 - 14:27

magnifique explication
et entant que futur archéologue j'suis d'accord avec toi sauf sur quelque truc sans importance
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Steuf
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeLun 20 Aoû 2007 - 19:36

Bon, j'ai presque tout lu (sauf un paragraphe qui m'intéressait pas Laughing je m'y remettrai à l'occasion) et je dois dire que j'ai beaucoup appris. Merci en tout cas !

Terran sera sans nul doute le plus secoué. Je me demande ce qu'il va en dire s'il lit tout ça.
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeLun 20 Aoû 2007 - 20:10

Je lirais ça quand j'aurais le courage study
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Ephialte
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeMer 22 Aoû 2007 - 20:03

Je viens de lire l'ensemble de ton post. Bravo pour le travail, tu as du te donner du mal. Cest bien documenté (avec une biblio) et organisé.

Mais tout ça manque cruellement d'objectivité. Je ne vais pas faire du point par point, mais citer quelques exemples.

Hostilité millenaire:
Par là Maalouf ne voulait pas dire que jusque là, chrétiens et musulmans ne s'étaient pas taper dessus, mais affirmer que pour les Arabes, les Croisades sont restés comme un traumatisme. Je ne m'attarde pas sur J. Esposito dont le propos est caricatural (jusqu'à en devenir risible).

Tu dates cette hostilité millenaire dès les invasions arabes des VII et VIIè s. Mais il s'agit juste d'une expension naturelle, d'ailleurs les musulmans n'ont rien trouvé d'ignoble dans les reconquètes chrétiennes de l'Espagne, de la Crète, de la Sicile, des Baléares, de la Sardaigne ou de Chypre. Ils s'agissaient de zone de conflit naturelles.
De plus la perte de des territoires chrétiens (essentiellemnt byzantins), a
eu lieu, 300 ans avant les croisades, et ils n'étaient plus revendiqués depuis lontemps.
Les Croisades sont un évenement atypique dans ces relations, et les chrétiens les ont vu aussi come cela.

Surtout qu' à cette période le monde musulman avait achevé depuis longtemps sa phase de croissance vers l'occident, et était plutot sur la defensive, c'était le début d'un déclin qui perdura jusqu'à la fin des invasions timurides. Les croisades sont un evenement subit et no n prévus par les Arabes, qui a révélé leur faiblesse.

Civilasation pluraliste:
Personne ne dira que le monde musulman était aussi tolerant que ne l'est occident aujourd'hui. Mais force est de constater qu'à cette epoque le monde arabe faisait preuve de plus d'ouverture d'esprit. Il ne faut pas oublier que ce sont les Arabes qui nous ont transmis près des trois quart du savoir et de la litterature aniques.
Certes les Chrétiens et les Juifs n'étaient pas très bien traités dans le monde muslmans. Quoique les persecutions se faisaient par vagues, et dépendaient en grande partie des humeures et du degré de fanatisme des souverains musulmans.
Je rappelerai, qu'en Occident les Juifs subissaient les mêmes mesures vexatoires, quant aux musulmans, il n'y en avaient tout simplement pas, parce qu'on ne leur permettait pas de vivre dans ces regions.
Tu fais reference à des persecutios des pelerins au VIIIè s., je ne doute pas qu'il y en ait eu au X et XIè, mais pour le coup c'est un anachronisme.

Poltique offensive de l'empire byzantin:
Elle debuta au debut du Xè s, car il n'en avait pas les moyens auparavant, trop occupé à lutter contres les Slaves. Il s'agissait d'ailleur de reconquerir certains territoirs peuplé majoritairement de Grecs, Crète, Chypre, Coelée-Syrie, et franges de l'Anatolis.

Iere croisade:
Il ne s'agissait peut-être pas uniquement combattants, mais il y avait quand même quelques sodats qui encadraient le foule. Et ils ne se privaient pas de piller les territoires qu'ils traversaient, byzantins (dans une moindre mesure) et turcs. Elle n'avait rien de pacifique, et les Seldjoukids les ont perçu (ajuste titre je pense comme des envahisseurs)

Colonies:
Tu les perçois ici sous un aspect moderne, mais elles sont bien plus comparables au model grec antique. A savoir l'établissement d'une population etrangère dans un territoire dejà occupé, entretennant des liens très laches avec la region d'origine.
Ses nouveaux territoires étaient d'ailleurs organisés sur un model féodale, et le système de vassalité vis à vis des puissances occidentales (bien que nominale) était réel.
De plus il y eu bien une tentative d'émigration à grande échelle, mais les vagues de migrants se faisaient tailler en pièce en Anatolie.

la prise de Constantinople.
Tu fais reference à la prise de Byzance par Memhet II en 1453. D'abord tu sors du cadre chronologique, ensuite à ma connaissance, il s'agissait d'une guerre de conquète et non pas de guerre sainte.
J'ajouterai que le pillage de la ville s'est achevé le soir même de sa prise au lieu des trois jours traditionnels.
Ce qui me gene le plus ici, c'est que tu parles de la prise de Constantinople par les Ottomans, mais pas celle des Croisés en 1204, lors de la 4è croisade. Cette dernière à d'ailleurs laissé de plus mauvais souvenirs aux Grecs que celle des Turcs.

A. Maalouf:
Je crois qu'il est libanais chrétien (c'est à vérifier). Tu fais reference à son excellent livre, mais tu ne retens que ce qui t'arrange.
exemple: Maara, ce village à été pris lors de la 1ere, croisade et pillée (rien d'original), mais ses habitants ont été mangés par les Francs. Bel exemple de cannibalisme à grande echelle. Pas étonants que les Arabes en ai gardé un mauvais souvenir!

Critique des textes:
Tu fais une longue critique des textes sur la prise de Jerusalem, avec raison, mais aucune sur les textes favorables aux chrétiens.

Le but des Croisades:
Si pour certains croisés leur but étaient réellement religieux, il 'agissait tout de même de libérer la ville sainte (par les armes, puisque c'etait la seule solution). Et ces gens étaient des fanatiques religieux, il ne faut pas l'oublier (je ne dis pas qu'il n'y avait pas de fanatique chez les musulmans).

Propos douteux:
Citation :
Saladin se mit en campagne contre Jérusalem en 1187 parce que des croisés commandés par Renaud de Châtillon, ayant peut-être médité sur l’exemple du prophète Mahomet, s’étaient eux aussi mis à piller des caravanes, mais des caravanes musulmanes dans le cas présent.
Il y en d'autre du même gout. C'est peut être involontaire, mais ce genre de phrase sonne islamophobe...

En fait j'ai du mal à comprendre le but de ce post, qui ne se veut pas seulement informatif. Pourquoi cette volonté de dédouaner les croisés, en amoindrissant, et en justifiant la gravité de leurs actes tout en comparant leur méfaits avec ceux des musulmans?
En faisant cela, tu entres dans le jeux de ces personnes qui jettent l'opprobe sur l'occident en s'appuyant sur les coisades.
Aux gens qui disent des absurdités, le silence ou l'indifférence sont la meilleur réponse.
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeMer 22 Aoû 2007 - 21:02

« En fait j'ai du mal à comprendre le but de ce post, qui ne se veut pas seulement informatif. Pourquoi cette volonté de dédouaner les croisés, en amoindrissant, et en justifiant la gravité de leurs actes tout en comparant leur méfaits avec ceux des musulmans? »

Perso je comprend parfaitement, ces derniers temps il est a la mode de dire que les croisées étaient de sales fous fanatiques alors que les musulmans étaient une source de sagesse et de respect .





« Mais force est de constater qu'à cette epoque le monde arabe faisait preuve de plus d'ouverture d'esprit. »

Vus la façon dont ceux-ci se sont comporté avec la plupart des peuples d’Afrique noir j’en doute fort.








Pour les raisons des croisades vu l’importance qu’avait un pèlerinage pour l’époque c’était légitime de faire la guerre aux seldjoukides…c’est sur que sa l’était beaucoup moins lorsqu’il s’agissait de population et de peuples musulmans non liés a ceux-ci mais les croisées ne savait pas reconnaitre les différentes emblèmes des musulmans qui possédaient tous des croissants de lune, pour eux c’était tous les mêmes quand aux pèlerins faux pas oublier que pour la majorité c’était des bouseux qui ne connaissaient rien au monde extérieur donc rien d’étonnant a ce qu’ils fassent des actes qu’on qualifiera de franchement étonnant..



Mais le gros problème avec les croisades c’est qui si l’on y regarde bien mêmes si elles sont plutôt lointaines elles restent d’une certaine façon d’actualitè et la propagande de l’époque et ses idèaux a toujours un certain effet sur l’idée qu’on s’en fait.


Par ex :
« Maara, ce village à été pris lors de la 1ere, croisade et pillée (rien d'original), mais ses habitants ont été mangés par les Francs. Bel exemple de cannibalisme à grande échelle. Pas étonnants que les Arabes en ai gardé un mauvais souvenir! »


Je ne connaissais pas le nom de la ville mais j’avais déjà entendus parler de cette acte et j’ai toujours entendus dire que si les croisées l’avait fait c’était parce qu’ils étaient littéralement décimé par la faim et n’avait donc aucun autre choix.
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeMer 22 Aoû 2007 - 21:51

Que certains tentent de jouer sur la culpabilité à partit d'evenement vieux de 900 ans, c'est leur problème, et je ne comprends pas qu'on puisse tomber dans le panneau.
Si les protestants faisaient un cake aux cathos pour la st barthelemy, on trouverait tous ça ridicule, alors pourquoi se prendre la tête sur les croisades.
Meme si les choses sont compliquées, on peut reconnaitre qu'on a pas eu le beau rôle. Ca s'arrete là. Ce debat n'a rien d'historique, c'est l'utilisation de l'histoire à des fins politiques. Que ces gens aient tort de la faire, je suis d'accord, mais en quoi êtes vous concernés par les Croisades?
On ne dedounnera pas l'occident des ses loupés, en pointant ceux des autres. Et si on applique cette méthode, on va bientot dire que dans la conquète de l'ouest les amérindiens étaient des sauvages sanguinaires, et que les colons européens étaient venus à l'origine avec de bonnes intentions...

Dire que le savoir scientifique, philosophique etc était plus répendu dans le monde musulman (en general) que dans la chrétienté (en general) jusqu'au 14è s. c'est un fait

Pour l'esclavage, je signale que la traite des noires a été orgnisée par les européens dans une periode faste pour l'occident (developement de l'Humanisme).
L'esclavage n'a pas été aboli après les révolutions anglaise, américaine ou française, alors qu'elles promouvaient l'égalité entre les hommes. JE na parle même pas de la colonisation...

Mettre des erreures sur le coompte de l'ignorance, c'est un peu facile, surtout que ce n'était pas le cas, les "bouseux" étaaient conduits par des seigneurs qui savaient parfaitement ce qu'ils faisaient. Les nobles et les rois savaient bien qu'ils envahissaient, la Syrie, la Palestine, l'Anatolie, l'Egypte, la Tunisie ou l'empire byzantin.

Etre décimé par la faim peut expliquer le cannibalisme, mais pas l'excuser.

Enfin , je pense que le probleme est la réutilisation des croisades comme justificatif dans le contexte actuel, et ce depuis 1947, et encore plus depuis 2001.
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeJeu 23 Aoû 2007 - 12:44

Ben justement c’est la ou je ne suis pas d’accords, un bon nombre de croisée venait avec l’envie de la justice et rien d’autre et non celle de convertir le plus de monde a sa religion.Et je ne l’ai peut-être pas préciser depuis le début je parle de la première croisade bien sur, les autres n’auront plus aucun idéale et sa voit d’ailleurs dans les tenues des soldats.
Lors de la 1ere croisades tous les chevaliers portaient des tuniques plus ou moins blanche avec la croix rouge dessus symbole de l’unicité de la chrétienté.

A partir de la 2e croisade chaque croisé portera les couleurs de son royaume et de son seigneur preuve de quelque envie plus personnelle. Seule certain Chevaliers Français continueront a porter la tunique blanche a croix rouge.

En ce qui concerne le savoir je suis d’accord mais fau pas oublier que la chrétienté a eu ces moments de culture dans le moyen-âge. (Mais vers 1300 on retournera vers l’obscurantisme pur et dur)






Et pour l’abolition de l’esclavage c’est une vaste supercherie, en France elle a bien eu lieu une première fois pendants la révolution bien que cette abolition n’eut initialement lieu que pour donner envie aux noirs de se battre pour la France qui leur donneraient la liberté.
(Il y a d’ailleurs de nombreux héros de la révolution noir ou métis il ne faudrait pas l’oublier ! Bien sur ils firent tous kaput des l’apparition du directoire lorsque l’esclavage fut rétablis par Napoléon)

Les Anglais l’aboliront pendants les guerres Napoléonienne mais seulement dans les territoires prit a l’ennemis, en gros juste une campagne marketing et en plus je crois que l’esclavage sera rétablis dans ces colonies des la fin de la guerre.
La seul fois ou cette abolition fut faite sans pensée arrière ce fut lorsque Napoléon l’abolis en 1815(sous la demande de députés parait’ il) et lorsque Lincoln le fit.



Le colonialisme c’est tous simplement la suite logique de l’esclavage, Smith l’avait dit l’esclavage avec l’économie moderne n’entrainerait qu’un déficit.
C’est pour qu’est arrivé le colonialisme un meilleur moyen de s’enrichir sous en plus de beau prétexte (Apporter la civilisation, de beaux prétexte pour l’époque hein).


M’enfin le problème c’est que contrairement a ce que pensent la plupart des gens les colonies n’ont quasiment rien apporté financièrement a la France (a part sur le point de vue militaire).
D’ailleurs plusieurs politiques Français les ont vus comme des boulets.(Napoléon III mais qui changera d’avis par rapport au point de vue militaire ,De Gaulle aussi bien qu’il ai caché avec ces déclarations L’Algérie Française)
Et ironie du sort juste quand certaines d’entre elles allait commencer à pouvoir enrichir la France (je pense surtouts a l’Algérie même si c’était techniquement un département) grâce aux nouvelles infrastructures qu’on commençait a y faire (je pense surtouts au pétrole Algérien) il y a eu la décolonisation.

Lorsque je parle des bouseux je sais bien ce que je dit, je ne parle des mercenaires et chevaliers conduit par des seigneurs mais des pèlerins fanatiques menées par des prêtres totalement décalés, qui massacraient tous sur leur passage et qui finissaient âpres avoir fait le tour de l’Europe on ne sait comment.






« Etre décimé par la faim peut expliquer le cannibalisme, mais pas l'excuser. »

Non mais justement je pense plus que c’était a combiner a un acte de haine puisque vus qu’ils mourraient de faim si ils en étaient réduire a de telle extrémité il auraient bien put bouffer leur camardes mort et je donnais cette exemple pour justement prouver que selon l’endroit ou on est les anecdotes historiques sont toujours modifiè encore plus quand on peux y voir un lien avec aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeJeu 23 Aoû 2007 - 17:11

Je vais répondre à une ou deux questions en vrac, avant de clore l’analyse, d’un dernier mythe à clarifier puis viendra la conclusion. Je reviendrais sur les diverses critiques soulevés.

En ce qui concerne Mr A. Maalouf et les Chrétiens Orientaux en général, il faut garder à l’esprit que des siècles et des siècles de soumission et dhimmitude leurs ont inculqué une sorte « d’instinct de survie », d’où un doute sur leurs réels « sens critique » et leurs objectivités.
De plus en Orient, la glorification des conquêtes et civilisations islamiques a réprimé l'histoire des dhimmis au point d'imposer une lecture islamique de la Bible qui supprime son affiliation judéo-chrétienne et la rattache au Coran, renversant l'ordre entre les trois religions. En gros, Abraham, Jésus et toute la bande était musulmane avant l’heure.

Mais, bon cela est de l’histoire ancienne, de nos jours les chrétiens orientaux ainsi que les autres communautés peuvent pratiquer leurs cultes au grand jour, marcher la tête haute, en toute sécurité, ils sont des citoyens égaux en droits et en devoirs. Et tout cela dans une cohabitation pacifique et harmonieuse.

Seulement, il se peut que chez ce monsieur, quelques « restes » soit encore présent. :lol!:

Lexique : Dhimmitude
La dhimmitude est née des décrets de Mahomet au VIIIème siècle. Elle impose l'infériorisation du dhimmi, chrétien ou juif, et sa différenciation avec le musulman : seul un adulte musulman peut être témoin; les cultes doivent se passer en silence; les dhimmis doivent porter des signes distinctifs; toute critique du Coran ou des lois islamiques est punie de mort; le dhimmi ne peut posséder d'armes. De plus, le dhimmi doit être humble et reconnaissant à la loi islamique qui lui épargne la vie. Il doit s’acquitter bien sûr de diverses taxes dont la jizyah, le kharâj, etc . La perfection de l'oumma implique la perfection de son histoire, de ses conquêtes, de ses lois. Par là-même, elle légitimise le statut de dhimmi. Cette vulnérabilité, imposée par la loi, a induit peur et servilité dans la mentalité dhimmi.

Propos douteux :
Citation:
Saladin se mit en campagne contre Jérusalem en 1187 parce que des croisés commandés par Renaud de Châtillon, ayant peut-être médité sur l’exemple du prophète Mahomet, s’étaient eux aussi mis à piller des caravanes, mais des caravanes musulmanes dans le cas présent.

Il y en d'autre du même goût. C'est peut être involontaire, mais ce genre de phrase sonne islamophobe...


Euh, depuis quant il est interdit de faire un peu d’humour, surtout avec un sujet qui comporte son lot d’exaction (dans les deux camps).
De plus, l’épisode des « attaques de caravanes » est connu de tous, de par le Coran, les biographies du Prophète, des hadiths. Un musulman ne s’offenserait pas, seul les nons-musulmans s’indigne pour si peu.

Aller, c’est de bonne guerre.
:lol!:
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeJeu 23 Aoû 2007 - 20:36

A lire sa on dirais que les catholique/orthodoxe son des ange et les arabe des démons ^^

Le fait que les chevalier porte différente tunique peut aussi être causé par l'émanation après la première croisade de plusieurs chevalerie, telle les templiers, hospitalier, etc. Par contre je suis d'accors, le fait de ne pas être tous pareil démontre une certaine division et un idéale plus personnel.

Les chrétien n'on pas été plus tolérant que les musulmant une fois la première croisade achever, il ce sont cruellement venger sur tout les musulmant qu'il croisait. Il venais venger la vie de quelque chrétien tuer par des chef musulmant fanatique et pourtant il on été jusqu'à massacré tout les musulmant de Jérusalem sans somation. Je suis d'accord, au début les croisade avais un but plus défencif et de justice mais après c'est tombé dans le fanatisme. Il y a par contre eu quelque bon roi chrétien sur jérusalem et de bon sultant cher les musulmant qui n'on pas sombré dans le fanatisme.
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeLun 27 Aoû 2007 - 3:14

quelques évidences;

il ne faut pas limiter la perspective, à l'opposition entre les chrétiens et les musulmans à cette époque. pour chaque facteurs de guerres tu peux trouver son opposé.

les croisés sur le long chemin qui les mena jusqu"aux portes de Jérusalem, massacrèrent nombre de Chrétiens, ne faisant pas la différence entre arabe chrétien et arabe musulman ou arabe juif,

Les alliances entre seigneurs de guerres musulmans et seigneurs chrétiens étaient fréquentes.

on ne peut présenter les musulmans ou les chrétiens comme un bloc monolitique, homogène
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeLun 27 Aoû 2007 - 13:44

"seigneurs de guerres musulmans et seigneurs chrétiens étaient fréquentes."

Pas si frèquente que sa vus beaucoups considèrent que si les croisès avait sus utiliser les enemis des seloudjoukides a leur avantages les croisades auraient etaient une partis de rigolade.


"arabe juif"

La plupart des Juifs etaient tuès car ils ceux qui avaient tuès le Christ.

Et puis bon la diffèrence est assez dur a voir lorsque tu te dècide a piller une ville.
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitimeMar 4 Sep 2007 - 20:34

Pauvre juif, les arabes les aimes pas et les font chi** longtemp

Les chrétiens arrivent et font pire ^^
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MessageSujet: Re: Croisades : Mythes et réalités   Croisades : Mythes et réalités Icon_minitime

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