MV sur la Seconde Guerre Mondiale

Issue des Quatorze Points présentés par le président Woodrow Wilson en janvier 1918, la Société des Nations tire les leçons du désastre de la Première Guerre mondiale et doit prévenir ou résoudre tout nouveau conflit armé.
Le Pacte, l’acte fondateur de l’organisation internationale, est incorporé au traité de Versailles qui est signé le 28 janvier 1919. Établie à Genève, la SDN compte à l’origine 47 membres en 1920, les vaincus s’en trouvant momentanément exclus. Trois organes essentiels la composent : une assemblée, un conseil et un secrétariat général. Des organismes subsidiaires, tels que l’Organisation internationale du travail ou la Cour permanente de Justice de La Haye travaillent en étroite relation avec la SDN. Les diplomates ne tardent pas à mettre en doute son efficacité en cas de conflit grave. L’article 5 prévoit que les décisions doivent être votées à l’unanimité, ce qui nécessite une parfaite entente entre les membres du Conseil. En outre, la SDN, dépourvue de toute armée, ne dispose d’aucun moyen efficace pour faire respecter ses décisions : son arsenal répressif se limite à des sanctions morales ou économiques. Plus grave encore, son autorité est profondément compromise par l’absence des États-Unis, Wilson n’ayant pas réussi à convaincre le Congrès républicain de ratifier les traités. La mise à l’écart de l’Allemagne et de la Russie bolchevique affaiblit encore un peu plus l’édifice.
Chargée de faire respecter l’ordre international voulu par les traités, la SDN se voit confier le contrôle des villes libres et des territoires sous mandats internationaux. Elle organise un plébiscite en haute Silésie où cohabitent Polonais et Allemands. Elle remporte quelques succès dans des conflits localisés et joue notamment un rôle dans la résolution du conflit opposant la Finlande et la Suède pour les île Âland. Elle intervient à Corfou à propos de la délimitation de la frontière albanaise et à Mossoul, une province que se disputent les Irakiens et les Turcs. Elle résout aussi une grave crise gréco-bulgare en 1925, mais elle se révèle incapable de s’opposer au coup de force du général Pilsudski contre la Russie bolchévique et à l’annexion du port de Memel par la Lituanie en 1923. Les grandes puissances préfèrent gérer elles-mêmes leurs différends. Ainsi en 1923, la France et la Belgique occupent militairement la Ruhr.
A partir des années trente, l’organisation internationale, dans laquelle de nombreuses personnes avaient mis leurs espoirs, se révèle totalement impuissante face à la multiplication des agressions. Le Japon quitte l’organisation en 1933 suivi par l’Allemagne qui avait intégré la SDN en 1926. Après avoir bafoué le droit international en envahissant l’Éthiopie, l’Italie se retire à son tour en 1937. Le mythe de la sécurité collective a vécu.