Dans cet article, je parlerais plus précisément de la période Comnène qui couvre le XI et XII°S.
Le mot « byzantin » provient de Byzance, l'ancien nom de la capitale impériale Constantinople. D'origine occidentale, ce terme est utilisé depuis 1557 pour distinguer l'histoire de l'Empire romain d'Orient qui, depuis lors, est considérée comme une histoire grecque médiévale distincte de celle de l'Empire romain d'Occident,. Majoritairement hellénophones, les habitants de ce pays, aujourd'hui désignés par le terme « Byzantins », nommaient leur État « empire des Romains » (Basileía Rhômaíôn). Si leur religion, leur langue de communication, et leur culture sont essentiellement grecques, eux se considèrent comme des Romains (en grec Rhomaioi), rejoints en cela par les populations non-européenne, les Perses, les Arabes et les Turcs qui appellent les Byzantins « Rum », alors que les occidentaux les appellent « Grecs » et leur Empire « Imperium Graecorum », « Græcia » ou encore « Terra Græcorum ».
Combinant ces héritages multiples, l'Empire byzantin donne naissance à une civilisation brillante, raffinée et puissante qui va marquer l'histoire de l'Occident et de l'Orient pendant des centaines d'années. Et son armée sera elle aussi à cette image, variée et bigarrée.
Sans rentrer dans le détail de l'histoire de cette civilisation, je peux malgré tout rappeler qu'elle va connaître des hauts et des bas et pendant la période allant du IX au XI°S, elle va connaître un nouvel âge d'or sous le nom de "renaissance macédonienne".
ET c'est au début du XI°S que l'empire atteint son apogée.
Voir lien en fin d'article.
Pourtant l'empire est miné de l'intérieur par la noblesse qui sape le système administratif découpant l'empire en "thème", province militaire et administrative héritée de l'Empire romain de l'antiquité qui devaient fournir des contingents militaires. Mais il est menacé aussi de l'extérieur par les Normands qui prennent Bari (sud de l'Italie) en 1071 et par les Turcs seldjoukides qui battent l'empereur Romain IV à Manzikert ( en Turquie orientale) la même année (cette défaite est liée à la trahison d'une partie de son armée, on parle généralement du Normand Roussel de Bailleul et de ses mercenaires francs, mais aussi d’Andronic Doukas). Pour couronné le tout, des querelles intestines autour du trône impérial secoue le régime.
La perte de l'Anatolie est grave pour l'armée byzantine car elle est sa principale zone de recrutement.
Lorsque Alexis I° Comnène monte sur le trône en 1081, il décide de réorganiser son administration en réduisant le pouvoir de la noblesse et son armée sur le modèle féodal. Il améliore la discipline mais garde la grande diversité de troupes et de sa tactique de combattre en plusieurs qui a déjà fait ses preuves. En 1081, face au normand Robert Guiscard à Dyrrachium, Alexis dispose son armée sur 3 lignes. La première est composée des Varègues, les Vardariots en seconde et la dernière est composée de mercenaires francs, de thessaliens et de macédoniens. Les Varègues ayant ordre d'ouvrir leurs rangs pour donner le passage à la seconde ligne et de les refermer ensuite. Cette technique a déjà fait ses preuves, chez les romains par exemple, et le fera encore pendant longtemps chez les Mongols ou les Khitan. De plus, les byzantins n'engagent pas toutes leurs troupes dès le début; mais progressivement afin que leurs forces augmentent, gonflent et l'ennemi se décourage et prenne peur.
Mais regardons plus en détail cette armée.
Tout d'abord les Varègues. Ils sont des descendants des nordiques qui commercent ou montent des raids voir se vendent comme mercenaires, appelés "vikings". Ils ont atteint la mer Caspienne et Constantinople pour y installer forts et comptoirs commerciaux.
Varègue dérive du norrois varar, signifiant "gage" ou "serment", et par extension "homme lige". Ce sont donc des hommes liés ou des mercenaires qui reprend suivant les périodes aussi bien des saxons, scandinaves, rus, normands voir britanniques.
Leur arme principale était une longue hache, mais ils utilisaient aussi l’épée et l’arc.
Ils vont constituer la garde varègue et le socle le plus sûr de l'armée byzantine.
Les Vardariots sont des turcs chrétiens originaire de la vallée du Vardar, en macédoine. Ce sont des archers montés, servant à prendre en tenaille l'infanterie et cavalerie ennemie et surtout à contrer leurs homologues turcs et mongols.
On trouve à côté d'eux des archers à cheval Pechenegs qui sont des turcs semi-nomade originaire des steppes d'Asie mineure qui se sont installés entre le Don et la Volga; ainsi que des Coumans, turcs nomades originaires du Pont.
Les kavallarioi est un terme désignant la cavalerie byzantine qui était un élément important de son armée. Les cavaliers étaient originaires de plusieurs régions, d'Anatolie, Macédoine, Epeiros ainsi que des mercenaires cavaliers. Ils peuvent mener des charges avec leur lance et avec le temps seront plus lourdement armés les rapprochant des chevaliers occidentaux.
Les Latinikoi sont des cavaliers lourds d'origine latine dont leur but est de mener de puissantes charges pour casser la cohésion de l'armée adverse. On retrouve a côté d'eux les Phragkoi, chevaliers francs, les Skythikoi, cavaliers scythes, des chevaliers mercenaires normands, cavaliers Alains et autres.
Les kataphractos sont les fameux cavaliers lourdement armée d'une armure d'écaille ou de maille recouvrant aussi le cavalier que sa monture. Ils sont équipés d'une lance, arc et masse d'armes. Leur réputation est quelque peu surfaite et ils ne seront utilisés dans l'armée byzantine que bien moins que l'ont ne le pensent. Et cela pour plusieurs raisons. Tout d'abord, ils ne sont pas un des 3 piliers de la structure féodale du moyen âge comme le sont les chevaliers. Ce ne sont que des cavaliers armés et formés par l'état byzantin à la différence des chevaliers qui s'arment et s'entrainent sur leur fonds propres. Entretenir une cavalerie aussi onéreuse quand on doit déjà payer tous ces mercenaires que compose l'armée byzantine peut vite devenir trop élevé. Ensuite, sur le champ de bataille, ces cavaliers doivent être équipés juste avant la bataille et ne savent mener qu'une voir 2 charges, tellement le poids de leur équipement épuisent hommes et chevaux. Avec leur masse, ils fracassent quelques crânes après leur charge dévastatrice et achèvent les fuyards avec leur arc. J'aimerais retrouver le Vae Victis où j'avais lu un article sur ces catrafractaires !
Dans l'infanterie, à côté des Varègues, on trouve des piquiers de diverses origines : grecs, bulgares, vénitiens, turcs, serbes, arméniens, slaves, voir éthiopiens.
Ainsi que des archers et des javeliniers, eux aussi de diverses régions.
On a donc une armée assez hétéroclite dont les empereurs de cette époque vont améliorer la discipline pour repousser dans un premier temps ses deux ennemis puis après reprendre et agrandir le territoire jusqu'à la Hongrie en occident et de récupérer les régions d'Anatolie tombées aux mains des seldjoukides. En 1176, a lieu la bataille de Myriokephalon en Phrygie qui voit de nouveau la défaite de Byzance. Même si ce n'est pas une catastrophe en soit, elle marque la fin de la progression en Anatolie et le rapport de force qui tourne de nouveau en faveur des turcs.
Cette armée est prisée dans des wargames figurines comme DBM, l'Art de la guerre, Field of glory pour sa richesse, sa variété de troupes différentes, une armée de manœuvre.
Dans M2TW, on retrouve une bonne partie de cette richesse avec les catraphractes, latinkon, lanciers byzantins, les 3 types d'archers montés, les Varègues, les piquiers, archers de plusieurs types et quelques cavaliers démontés. Par contre trop peu de mercenaires en levée. A voir si dans les régions voisines ou limitrophes de l'empire, on peut les acheter.
Dans le mod stainless steel 6.1, ils ont repris la plupart des troupes de M2TW en y ajoutant des arquebusiers grecs
, des Alamanoi, une cavalerie d'élite mais toujours aussi peu de mercenaires. La 6.3 venant de sortir, pas encore eu l'occasion de voir si cela à changé !
Dans Deus lo Vult, l'armée y est plus variée que dans M2TW mais le mod commence en 1180; nous sommes déjà à la fin de la période Conmène.
Carte de l'empire byzantin en 1025.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Map_Byzantine_Empire_1025-fr.svgvoila, j'espère que cela vous à plu.