[MV] La Terreur et la Vertu

-En 1765 l'Espagne croise les cotes de l'Italie armée d'une puissante armada. C'est là l'armée de Charles III, venu mettre un terme à moins d'un siècle d'indépendance sardaignoise et ramener son enfant prodigue à son unique demeure. Le Piémont s'époumone et mobilise son armée mais l'avantage espagnol en hommes et en qualité est décisif. Le 26 mai Cagliari est prise après une intense préparation d'artillerie. Le 14 juin le général de Heredia peut célébrer sa victoire : toute l'île est à ses mains, à l'exception des montagnes du centre dans lesquelles s'organise la résistance des patriotes. La situation n'avance pas avant 1769.
- En 1769 l'Archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche rend l'âme, suivant là de quelques années son mari. La Diète entend se réunir avant la fin de l'année à Francfort pour y élire le nouvel Empereur du saint-Empire Romain Germanique, héritier de la gloire romaine et de la gloire de Dieu. Jospeh II, âgé de 27 ans,monte sur le trône d'Autriche.
- Le 1 février, 17 jour après la mort de l'Autrichienne, le Piémont fait appel à l'Archiduc pour qu'il vienne en aide à son royaume dépossédé. Sans réponse, le royaume se tourne vers la France le 1 mars. Le 5 la France envahit le Piémont et déclare la guerre aux royaumes italiens du Pô, aidé de son allié Toscan, dont le nouveau Roi est de famille Bourbonne.
- Les troupes piémontaises combattent avec courage mais sont rapidement débordées. A Prestoni le général d'Urville écrase les carrés piémontais par sa puissance de feu. En mai la déroute est acquise près de Trecate, les débris de l'Armée Piémontaise refluent vers la République de Venise et s'y rendent plutôt que de tomber sous les mains des français. Turin était de toute manière tombée depuis longtemps.
- L'Armée Française fait alors sa jonction avec l'Armée Toscane, qui s'est débarrassée sans grande difficulté des modestes royaumes de Parme et de Modène. Le nouveau régent Alphonse de Bourbon oblige les dits-états à signer eux-mêmes leurs actes de rattachement au Grand-Duché de Toscane.
- Après plusieurs mois de préparation, la frontière génoise est enfin traversée en septembre. L'armée de la république échappe pourtant aux efforts combinés des deux armées bourbonnes et se retire dans sa citadelle de Gènes. Le siège est posé en octobre, et dure depuis 4 mois. La Corse est occupée sans résistance par la France pendant le siège.
- Soumise au siège depuis mois, Gènes implore l'aide de l'Archiduc d'Autriche. Charles-Emmanuel III de Savoie, roi de Piémont-Sardaigne, ère de cour en cour sans trône ni ressource. L'évènement est de taille pour l'Italie, blessée par la guerre et méprisée par les Bourbons. Un vaste courant pro-autrichien parcourt le pays. Le 25 décembre, jour de Noël, nombreuses sont les églises qui prient Dieu de la venue de Vienne en Italie et du départ des usurpateurs.

- L'élection au trône germanique incertaine, le prestige prussien énorme, l'Autriche s'accorde avec la France pour presser la décision. Alors qu'elle est en conquête en Italie, la France envoie sa flotte mouiller au large du Hanovre dans la fin du mois de juin. Hambourg est alors aussi le mouillage de navires de la Royal Navy britannique qui intime la flotte française de ne pas menacer la neutralité du Hanovre. La guerre entre les deux nations est évitée de justesse par la décision de l'Amiral d'Armont qui décide rebrousser chemin.
- En retard sur le plan prévu, l'élection approchant, l'Armée Française force son destin et traverse le Rhin dans les premières journées d'Octobre. Sans même de droit de passage, les armées de Louis XV violent la neutralité de dizaines d'états allemands et pénètrent en Hanovre. La lutte est inégale et le 6 novembre Hanovre est prise et le drapeau français hissé sur la citadelle de la cité. Le Roi est déposé de son titre et part en exil en Prusse, ou il vient demander le conseil et l'amitié du roi Frederic. Une marionnette est érigée à sa place, qui est intimée de voter en faveur du trône Habsbourg. L'Angleterre, alliée et profond ami du Hanovre, est mise sur le fait et commence déjà à s'armer.
- Le traumatisme est immense en Allemagne, ou les troupes d'un mauvais pays ont bafouées les droits de dignes autres. L'Armée Française sur son sillage a pillé les contrés et violé les femmes, soumis les pasteurs de la Religion dite réformée à la moquerie et forcé le logement de nombreux nobles. Une profonde tristesse entache ce qui était paisible et endeuille ce qui était vivant. La coutume à déjà donné un nom à cet évènement : le Viol de l'Allemagne.
- La Diète de Francfort se réunit fin Novembre dans une grande agitation. Ces manœuvres ont été de l'accord de tous vues comme une intimidation pour les princes-électeurs et un bafouement des droits de tous les états ressortissants de l'Empire. Pourtant les querelles religieuses semblent encore présentes et prêtes à primer sur la camouflet ressenti. Les archevéchés, bien que consternés, semblent retissant à élire un prince luthérien.Le 7 la Diète rend son verdict

9 Princes-Électeurs furent appelés à désigner le nouvel Empereur
- Archevéché de Mayence : Archiduc Joseph II
- Archevêché de Trèves : Archiduc Joseph II
- Archevêché de Cologne : Archiduc Joseph II
- Palatinat du Rhin : Roi Frederic II
- La Saxe : Roi Frederic II (La charge revenait au roi de Pologne-Lituanie par l'Union personnelle qu'il fait régner en Saxe. Son appel à l'Assemblée de saxe pour prendre la décision fait de facto pencher la balance en faveur du Hohenzollern).
- La Prusse (par la charge de Brandebourg) : Roi Frederic II
- La Bavière : Roi Frederic II
- Le Hanovre : Archiduc Joseph II
- L'Autriche (par la charge de Bohème) : Archiduc Joseph II

L'Archiduc Joseph II d'Habsbourg est donc désigné Empereur du Saint Empire Romain Germanique dans ce qui restera comme l'une des élections les plus controversées.

- Suite à son invasion de la Sardaigne en 1765, l'Espagne essaye de forcer la neutralité maltaise et débarque sur les rivages de l'île. Même si elle est conséquente, l'Armée espagnole a sous-estimé la vaillance et le savoir-faire des chevaliers de l'Ordre qui les mettent en échec à plusieurs reprises aux pieds de leurs remparts. Victime de la dysenterie, l'Armée est définitivement prise au piège près de Rabat le 3 Août. C'est une catastrophe : toute l'armée dépose les armes et la flotte doit appareiller sans son fret le 7.

- Le Royaume des Deux-Sicile est venu renforcer le pouvoir papal à Rome en mettant à son service nombre d'homme et d'officier. Le Pape sied une telle assistance dans une époque aussi troublée.
- Dévastée quelques ans plus tôt par un immense raz-de-marée, la ville de Lisbonne prend un nouveau visage sous l'effort conjugué du bon Roi portugais et de l'excellence des architectes. Un premier monument aux morts est érigé en rade du Tage portant l'inscription : "Aux Portugais et amis de Lisbonne ayant permis à la cité lisboète de renaitre tel le Phénix". De nombreux portugais s'y rendent pour prier leurs morts et prier les marins en mer.
- L'orthodoxisation des steppes du Sud caractérise la Russie. Les barbares qui les habitent sont éduqués à la véritable religion. Les prêcheurs évangélisent pour le moment le pays le long des fleuves.
- La Pologne-Lituanie adopte une nouvelle devise et s'invente de nouvelles idées. " La discipline dans la liberté, la liberté dans la discipline" remplace les anciennes armoiries de la maison de Saxe. L'Armée est aussi rebaptisée "Force Royale de Pologne-Lituanie", ce qui fait la fierté de ses soldats.
- La Roi de Pologne-Lituanie envoie par ailleurs un diamant à la tsar Catherine de Russie. La beauté du bijou émeut toute la cour et fait parler toutes les rues de saint-Petersbourg. C'est là un magnifique présent.
- Un jeune artiste lassé des commandes de son vieux maître part s'installer à Vienne. Il s'agit de Haydn, qui s'y fonde rapidement une grande notoriété. Ses symphonies sont jouées devant la cour et devant l'Archiduc, qui en apprécie le raffinement. Vienne s'impose toujours davantage comme capitale de la culture.
- Un nouveau courant religieux émerge au Danemark. Il s'agit du Piétisme, religion réformée qui entend accomplir la Réforme jusqu'à son juste dénouement. Les croyants y laissent la place au silence et à la mysticité, et aiment à se retirer, préférant la communauté de Dieu à la folie du monde extérieur. Le développement est important dans le pays, ce qui trouble les autorités du pays, luthériennes.
- La France doit encore décider du sort du Piémont, en suspens depuis l'occupation.

- Des troubles éclatent dans les 13 colonies d'Amérique. Les locaux contestent le droit de la métropole de lever de nouveaux impôts sans leur consentement. La révolte, institutionnelle, n'est toutefois pas violente. L'ordre règne toujours en Amérique.